Hockeyeurs et patineurs orphelins d’aréna

Les hockeyeurs et les patineurs césairois pratiquant leur sport à l’aréna de Marieville, faute d’infrastructure fonctionnelle dans leur ville, pourraient devoir se rallier à Farnham la saison prochaine.

« Farnham nous a approchés à savoir s’il y avait un intérêt de notre part. On n’a pas pris de décisions et on n’a rien signé. Des gens ont extrapolé et supposé des choses. On magasine. On a le droit de magasiner avant de prendre une décision », mentionne Guy Benjamin, maire de la Ville de Saint-Césaire, relativement à l’inquiétude de ses citoyens.

« Au lieu de jouer dans un rayon de 30 à 40 minutes de proximité, nos matchs de saison iraient jusqu’à Sherbrooke ou Thetford Mines », déplore le Césairois Maxime Valence, dont les trois enfants font partie de l’Association du hockey mineur de Rouville. L’entraîneur et directeur de catégorie parle même de Sainte-Marie-de-Beauce dans le cas de catégories élites. « Ce sont des dépenses énormes et du temps de plus à consacrer au transport. Le hockey mineur est pris en otage », estime le père de famille qui souhaite voir sa Ville agir pour garder le hockey dans un rayon raisonnable.

« On ne veut pas ravoir à aller avec une autre ville, encore une fois. Mon garçon lâcherait le hockey. Il refuse de revivre ça », témoigne la Césairoise Annie Martel, dont le fils joue au hockey et la fille fait du patinage artistique. Relativement au club de patinage artistique (CPA), les arénas environnants n’auraient pas de place pour l’accueillir. « Ce qui presse, c’est de s’entendre avec Marieville pour garantir l’année », ajoute Mme Martel, dont la fille entraîne les jeunes au CPA Saint-Césaire.

De leur côté, les Farnhamiens se tournent vers Saint-Césaire en matière de piscine municipale. « Ce sont les plus gros clients de la piscine pour nous. Ce sont des clients majeurs », affirme M. Benjamin.

Un aréna dans la MRC

Marieville est la seule ville des huit municipalités de la MRC de Rouville à détenir un aréna. Joël Bélanger, directeur général de Marieville, dénombre à six les municipalités utilisant l’aréna de sa ville. Le bâtiment est déficitaire en raison, entre autres, des coûts d’exploitation que Marieville assume seule.

La Municipalité demanderait notamment à Saint-Césaire « 46 000 $ avec une entente et 54 000 $ sans entente dépendamment des joueurs » en guise de contributions pour les coûts d’exploitation, chiffre Guy Benjamin. « Sans entente, ce sera l’utilisateur-payeur : le citoyen de la ville en question devra assumer le coût que sa Ville ne veut pas assumer », résume le directeur général de Marieville. En ce sens, un parent de Saint-Césaire pourrait voir le coût d’inscription de son enfant au hockey augmenter massivement.

Guy Benjamin considère « légitime » la demande de Marieville. « Au moment où je vous parle, je ne peux pas vous le dire »,
répond le maire de Saint-Césaire, à savoir si la Ville acceptera de payer la part demandée par Marieville. Du temps où l’aréna Guy-Nadeau, de Saint-Césaire, était actif, c’est un déficit annuel approximatif de « 200 000 $ » qu’accusait la Ville. Depuis la fermeture, en juillet 2017, la Ville n’est plus encombrée de cette dépense. « Ce 200 000 $ que l’on ne perd pas avec l’aréna, il y a de la place pour le mettre ailleurs. Il n’y a pas juste un aréna dans une ville. On en a besoin pour autre chose », évoque le maire césairois.

Saint-Césaire a jusqu’au 15 mai pour rendre sa décision à Marieville.

Aréna à Saint-Césaire

L’aréna Guy-Nadeau de Saint-Césaire est donc fermé depuis le 13 juillet 2017 précisément. En mai 2021, la Ville de Saint-Césaire annonçait le financement de la construction d’un aréna complètement neuf. Plus tôt, en février 2020, la soumission était de 8,2 millions $. Aujourd’hui, il serait question de 14,6 millions $ afin d’atteindre le même résultat.

Les gouvernements, fédéral et provincial, avaient annoncé une subvention de 5,3 millions $ sur les 8,2 millions $ initiaux. Le comité de relance se dit en mesure de récolter environ 2 million $. Guy Benjamin affirme qu’à travers un règlement d’emprunt, la Municipalité est toujours prête à contribuer à hauteur de 3 millions de $. « Si l’on va en registre et que la population décide de ne pas faire l’emprunt pour l’aréna, ça ne fonctionnera pas », nuance-t-il.

« Ce qui presse, c’est de s’entendre avec Marieville pour garantir l’année. »
– Annie Martel

Une enveloppe gouvernementale de 110 millions de $ est attendue. Elle permettra de finaliser des projets déjà annoncés dans le cadre du Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives et sportives. Saint-Césaire attend qu’Isabelle Charest, ministre responsable du Sport, révèle les critères d’admissibilité qui ne sont pas encore connus. « Il y aura une annonce prochainement en ce sens-là. Je l’attends impatiemment », énonce Audrey Bogemans, députée d’Iberville.

Est-ce que les élus de Saint-Césaire souhaitent la construction du nouvel aréna de Saint-Césaire? « Il y a toujours une volonté, mais il y a un coût relié à ça. Je pense qu’à 14 millions, la Ville n’ira pas. Il faudra valider avec le conseil de Ville », répond Guy Benjamin.

Rôle de la MRC de Rouville

Guy Benjamin mentionne « qu’il y a eu une discussion à la MRC (de Rouville) dernièrement » à savoir si celle-ci s’impliquait dans le financement des infrastructures sportives des villes qui la constituent. « La réponse a été négative »,
dit M. Benjamin.

Le journal a demandé si la MRC était ouverte à jouer un rôle de médiation entre Marieville et Saint-Césaire afin de trouver un terrain d’entente. « Le rôle de la MRC est de travailler sur des dossiers régionaux à la demande de municipalités membres. Dans ce dossier précis, aucune demande n’a été faite à la MRC à ce jour »,
résume Anne-Marie Dion, directrice générale de la MRC de Rouville.