Un mystère à Chambly

Passionnée par l’histoire de Chambly, l’écrivaine Louise Chevrier a publié son nouveau roman, Par la faute d’Emmélie. Pour la première fois, l’auteure s’est engagée sur la voie de l’enquête historique.

Chambly, 1821. Le corps inerte d’une femme est découvert dans le jardin de René Boileau, notaire de la ville et fondateur de la compagnie de navigation en plein essor. Qui a pu commettre un tel acte et surtout pourquoi? Le village vit à ce moment une période propice à son développement avec un nouveau médecin et un pensionnat de jeunes filles. D’abord fictif, le roman pointe dans le même temps le début du XIXe siècle.

Loin d’être un hasard pour l’auteure Louise Chevrier. « C’est une période assez méconnue de l’histoire de Chambly. On parle souvent de la Nouvelle-France, de la conquête puis des Patriotes. Or, c’est une époque qui reste intéressante avec la compagnie de navigation et le début des bateaux à vapeur. D’ailleurs, il reste actuellement des morceaux de quais, témoins de cette époque. On a aussi retrouvé des actes fondateurs de la compagnie de navigation datant de 1820. »

La particularité de ce roman est sa capacité à mêler les faits historiques vérifiés avec une enquête policière fictive mettant en scène un personnage jusqu’à présent discret dans les précédents ouvrages de Louise Chevrier : Emmélie Boileau, directrice de l’école des Demoiselles. « Elle était un personnage secondaire dans la série Les chroniques de Chambly, poursuit l’auteure, installée à Chambly depuis 1983. On ne trouve pas grand-chose sur elle historiquement. Mais nous avons pu observer sa signature sur des documents officiels. C’est une signature ferme qui prouve qu’elle est instruite. »

Une famille inspirante

Les Boileau intriguent beaucoup la femme de lettres. « J’ai creusé tous les personnages de sa famille et l’histoire d’une femme organisant des réunions armée de son fusil est revenue. C’était à l’époque de la rébellion des Patriotes. C’est une femme déterminée. L’histoire a pour décor la compagnie de navigation de son frère et son école de Demoiselles. »

» J’ai creusé tous les personnages de sa famille et l’histoire d’une femme organisant des réunions armée de son fusil est revenue. » – Louise Chevrier

Le caractère d’Emmélie est important pour Louise Chevrier, qui a repris une préface de la journaliste Christine Ockrent sur le rang des femmes au cours de l’histoire. « Le XIXe siècle a largement conditionné le statut de la femme. L’Angleterre avait évincé les femmes des héritages. En France, le code Napoléon en avait fait de même. J’essaie de faire de ces femmes des héroïnes selon le contexte historique. »

Par la faute d’Emmélie contextualise l’époque où Chambly se bâtit grâce en partie à la famille Boileau. « C’est une famille intéressante. Après, je construis mes personnages, donc, beaucoup sont fictifs. Cette époque était très prospère avec l’armée qui y siégeait. Par conséquent, beaucoup de bâtiments étaient construits et des artisans y vivaient. À travers le roman, je m’en vais tranquillement vers 1837. L’intrigue policière historique est une première pour moi… mais je suis condamnée à recommencer! »