Saut vers la LHJMQ
Le Chamblyen Joël Perrault fait le saut dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), alors que les Tigres de Victoriaville ont fait de lui leur entraîneur adjoint.
Il venait tout juste de rafler le titre d’entraîneur de l’année dans la Ligue de développement du hockey M18 AAA (M18AAA). « C’est un honneur individuel, mais il est relié à un travail d’équipe », accueille humblement le gaillard en soulignant l’apport de ses joueurs, de ses trois adjoints ainsi que du personnel d’entraîneurs. Ce prix reflète notamment la fiche impressionnante de 35 victoires sur 42 parties en saison régulière qu’il a tenue à la barre des Vikings de Saint-Eustache.
Pas à pas
À peine récompensé dans le M18 AAA qu’il bondit vers la LHJMQ. Méticuleux, Joël Perrault fait ses classes pas à pas à titre d’entraîneur. L’ancien joueur de la Ligue nationale de hockey (LNH) agit à titre d’entraîneur depuis sept ans. Après sa carrière de joueur, la proposition de sauter directement à titre d’entraîneur adjoint dans la LHJMQ lui est faite. « Je suis du style à vouloir faire preuve et commencer en bas de l’échelle », remet en contexte le principal intéressé, qui a gravi les échelons un à un.
« Je suis du style à vouloir faire preuve et commencer en bas de l’échelle. » – Joël Perrault
Il constate rapidement qu’être derrière un banc, c’est une vocation qu’il affectionne « probablement autant, sinon plus que de jouer ». Au fil de son parcours dans le M18AAA, des discussions s’entament relativement à la LHJMQ. Initialement, il mentionne avoir pensé devenir immédiatement entraîneur-chef dans la LHJMQ. « J’ai réalisé que m’en aller adjoint serait bien pour moi. Un autre petit step dans la bonne direction », explique celui qui ne veut pas brûler les étapes.
Pied à terre
Père de deux filles, dont une aura bientôt deux ans alors que la seconde terminera sa première année, Joël Perrault est conscient que sa famille a besoin de lui, à Chambly. Après avoir franchi deux ponts entre Chambly et Saint-Eustache auparavant, c’est désormais un trajet moins embouteillé qui l’attend, mais une distance, certes.
À peu d’intervalle, Mike MacLure a été nommé également comme adjoint par Victoriaville. Perrault et MacLure se connaissent. ils ont été ensemble derrière le banc aux Jeux du Canada. Les deux hommes se sont pris un appartement ensemble à Victoriaville. Le père de famille chamblyen projette de coller deux ou trois nuits par semaine en sol victoriavillois avant de revenir au bercail vers les siens. « C’est moins dur mentalement aller à Victoriaville que d’aller à Saint-Eustache », confirme-t-il.
La conciliation travail-famille s’applique aussi au hockey. En ces circonstances, Victoriaville se trouve à être une formule accommodante.
Attentes élevées
Après une saison hors des séries, les Tigres ont connu une bonne campagne l’an dernier, comme en témoigne leur fiche de 40 victoires et 20 défaites en temps réglementaire. L’équipe a terminé 5e au classement général. « C’est sûr que les attentes sont élevées pour l’année prochaine. Ce sera le fun. On a un beau staff », comprend l’entraîneur adjoint.
Lors d’une entrevue donnée au journal en mars dernier, Joël Perrault avait mentionné « qu’en aucun temps, je ne coacherais mes jeunes de la façon dont j’ai été coaché dans le junior ». Il a l’occasion d’en faire la preuve, à titre d’assistant. De prime abord, il se reconnaît dans la philosophie de Carl Mallette, entraîneur-chef des Tigres. « C’est basé sur le développement, sur l’essai-erreur. La génération d’aujourd’hui pose beaucoup de questions et veut avoir des réponses. Elle ne veut pas se faire crier dessus ni imposer des choses. Je le fais depuis sept ans avec différents groupes d’âge. Pour moi, il n’y aura pas de façon différente de comment je vais partager mon message », convient Joël Perrault.
Vers la LNH?
Au hockey, l’application du » y aller un match à la fois » est un dicton bien ancré. Bien que fraîchement arrivé dans la LHJMQ, est-ce que Joël Perrault rêve de LNH? « Le but, c’est d’aller le plus haut possible. C’est l’approche que j’ai eue en tant que joueur. Je pense qu’en tant que coach, c’est encore plus difficile », nuance celui qui a joué pour les Blues de St-Louis, les Canucks de Vancouver ainsi que les Coyotes de l’Arizona. Il fait référence ici au fait que dans la LNH, il y a environ 700 postes de joueurs à remplir. Il n’y a toutefois que 32 postes disponibles sur la planète à titre d’entraîneur-chef de la LNH. « Je veux continuer à me perfectionner et à être le meilleur de moi-même. C’est sûr que ce serait un rêve, mais je suis conscient que ce n’est pas donné à tout le monde », complète celui qui nomme, au plus fort de la course à la Coupe Stanley, Paul Maurice, derrière le banc des Panthers de la Floride, comme étant un entraîneur auquel il s’identifie par sa volubilité. Il revient sur sa façon de faire. « Je suis un entraîneur ouvert envers mes joueurs. J’agis en tant que grand frère et je veux les aider à se surpasser. S’ils font une erreur, on efface et on recommence tout de suite », complète-t-il.
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En terminant, parlant de la LNH, Joël Perrault se mouille quant à l’équipe qui remportera la Coupe Stanley. Alors que le carré d’as venait d’être connu au moment d’écrire ces lignes, il nomme les Golden Knights de Vegas pour soulever l’ultime joyau.
De Chambly à Victoriaville
Joël Perrault n’est pas le seul Chamblyen lié aux Tigres de Victoriaville. Lors de la dernière séance de repêchage de la LHJMQ de 2002, Loïc Mburanumwe, issu de l’Association du hockey mineur de Chambly, avait été sélectionné 51e au total par les Tigres de Victoriaville. Il a toutefois disputé la dernière campagne avec l’Intrépide de Gatineau dans le M18 AAA. En 33 parties, le défenseur a récolté 5 aides, 22 minutes de punition ainsi qu’un différentiel de – 21.
Son frère, Igor, a quant à lui joué deux saisons avec les Tigres. L’an dernier, le gros défenseur a amassé 2 buts et 9 mentions d’aide en 65 parties. Il affiche 63 minutes de punition et un différentiel de +10 à sa feuille de route.