L'ancien golf de Carignan

Redevenir un golf?

Laurent Hurtubise, un Carignanois, propose de se porter acquéreur de l’ancien golf de Carignan et de lui donner un second souffle.

« Je le rachèterais, le terrain, pour en faire un terrain de golf. Je n’ai pas besoin de subventions; on va l’acheter et on va faire un terrain de golf, comme il y avait », émet avec conviction Laurent Hurtubise. Il l’a proposé à la Ville lors de la participation citoyenne du mois de mai denier concernant la future vocation du terrain de golf.

Laurent Hurtubise est notamment reconnu pour être un golfeur qui ne joue qu’à un bras. En janvier 2020, au tournoi American Express 2020 en Californie, le golfeur amateur avait réalisé un trou d’un coup lors d’un tournoi avec des professionnels de la PGA Tour. 

« Je n’ai pas besoin de subventions; on va l’acheter et on va faire un terrain de golf, comme il y avait. ¢ – Laurent Hurtubise

Il voit plus grand que simplement redonner vie au terrain de golf. « On va faire un bâtiment pour des sports, pour handicapés », visualise Laurent Hurtubise. Il envisage d’y faire construire des courts de tennis et de pickleball, exploitables au privé. Dans sa vision, le terrain de golf serait une forme de parc sur lequel, comme sur le golf de Pebble Beach, la population pourrait marcher. Il y envisage même des pistes de ski de fond et de raquettes en hiver.

« On s’est dit que ça ferait une option de plus pour le propriétaire du terrain privé. Ultimement, c’est lui qui recevra l’offre. Nous avons rencontré le citoyen (Laurent Hurtubise) après la séance de participation citoyenne et il semblait sérieux dans la démarche », commente Caroline Nguyen Minh, directrice des communications à la Ville de Carignan. Elle a d’ailleurs offert à M. Hurtubise l’occasion de faire la présentation de son projet et, peut-être, d’en faire la diffusion sur visioncarignan.ca, plateforme dédiée à la participation citoyenne dans le dossier de l’ancien golf.

Étude de circulation

Dans une optique de développement immobilier, les enjeux de circulation liés à un futur développement inquiètent la population de Carignan. La Ville reviendra cet automne vers les citoyens avec des scénarios expliquant les types possibles de densification. « On va commander une étude circulation en lien avec des scénarios probables impliquant les paramètres existants de typologies envisageables, car la densité minimale de logements à l’hectare exigée doit être respectée, dans le cas d’un zonage résidentiel », mentionne Caroline Nguyen Minh. À cette étape, la Ville en est à débuter l’élaboration de divers scénarios. Dans l’éventualité d’un développement immobilier, tous frais d’augmentation de capacité (eau potable, aqueduc) seraient assumés par le promoteur.

Acquisition par la Ville

Des citoyens ont questionné à savoir pourquoi la Ville ne souhaitait pas acquérir ce terrain à des fins de préservation. « En plus des coûts considérables liés à une telle acquisition, il faut compter également l’aménagement, l’ajout d’infrastructures ou d’équipements, puis l’entretien récurrent aux quatre saisons. Sans oublier les coûts de renoncement, cela impliquant moins d’habitations avec un site générant des dépenses au lieu des revenus pour les services aux citoyens », répond la Ville.

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La Ville dit plutôt « croire à un juste équilibre entre le développement résidentiel et les espaces verts, le tout afin de pouvoir répondre aux besoins de la population dans son ensemble ».

Conserver à l’état naturel

La Ville ne peut obliger le propriétaire du terrain à conserver le site à l’état naturel mais pourrait mettre un zonage de conservation, au risque d’avoir des poursuites pour expropriation déguisée. « Pour conserver le site à l’état naturel, nous devrions acquérir le terrain, ce qui n’est pas un scénario financier envisageable, considérant les coûts importants », termine la directrice des communications.