Un an plus tard

Geneviève Breton, une Carignanoise, a choisi de devenir mère soloparentale, modèle maternel peu conventionnel proposé en cette société. Un an après la naissance de sa fille Raphaëlle, elle fait un retour sur ce premier segment de vie. 

« J’ai un bébé extrêmement demandant, qui veut les bras de sa maman. Un bébé comme ça, quand t’es toute seule, c’est plus dur, en ce sens qu’il n’y a pas quelqu’un d’autre pour prendre la relève », établit d’entrée de jeu la Carignanoise. Cela dit, « jamais je ne retournerais en arrière, exprime-t-elle de convaincante façon. C’est l’aventure la plus challengeante mais la plus belle de toute ma vie ».

Défis d’être solo

Geneviève Breton mentionne « qu’en général », sa maternité se déroule bien. Elle parle tout de même des défis auxquels elle se trouve confrontée. « Le fait de n’avoir qu’un seul revenu, en congé de maternité, surtout où tu n’es pas à plein salaire, c’est plus difficile », met en reflet la femme qui recommencera avec anticipation le travail en septembre, à titre d’avocate enquêtrice en milieu de travail.

Dans le cadre de rencontres estivales amicales, entourée d’autres parents, elle a aussi été témoin du travail d’équipe généré par la présence de deux parents. « C’est l’heure de la sieste, peux-tu aller chercher son parc? Peux-tu prendre le p’tit pendant que je vais me faire une assiette? Ils ont ce relais. Moi, c’est » bon bien, je mangerai quand elle sera couchée » », exemplifie la jeune femme, qui s’en « sort bien » malgré le constat de journées parfois épuisantes. 

Papa où t’es?

Pour l’insémination artificielle, la trentenaire a choisi un donneur ouvert. Cela fait en sorte qu’à 18 ans, Raphaëlle aura le choix d’entrer ou non en contact avec le donneur. Cette ouverture permet d’apaiser la recherche identitaire pouvant naître au fil du temps. « Quand elle aura l’âge de comprendre, je lui expliquerai qu’elle n’a pas de papa. Le donneur pourrait par contre changer d’idée. Si c’est possible, je veux offrir cette possibilité à Raphaëlle. » Simplement de savoir qu’il a la possibilité de connaître l’identité du géniteur suffit parfois à l’enfant pour ne pas aller plus loin dans la démarche-.

Films de Disney

La citoyenne de Carignan dit ne pas vivre de jugement quant à son choix de type de parentalité. « On s’est fait bombarder de films de Walt Disney quand on était jeunes. Je comprends que l’on veuille trouver la bonne personne avec qui faire notre vie : rester ensemble jusqu’à la fin des temps et avoir plein d’enfants. Il faut accepter, en 2023, que les familles ne sont plus celles que l’on avait avant », évoque Mme Breton. Elle raconte avoir dû déroger à l’idée qu’elle s’était faite de la « famille idéale ».

Quand la maman se fait dire que ça prenait du courage pour avoir son enfant seule, elle répond que « ça prend bien plus de courage d’accepter que je n’aurai jamais d’enfant ». En terminant, elle a ces mots à dire aux femmes qui ne sont pas en couple et qui ressentent la volonté de devenir mère : « Si elles veulent vraiment être maman, je leur dirais de le faire », propose celle qui a vécu l’insémination artificielle en novembre 2021.