Justice : Des délais qui révoltent

Une cinquantaine de personnes s’est réunie devant le Palais de justice de Longueuil pour dénoncer la lenteur de la justice dans le cadre du meurtre de Synthia Bussière et de ses deux enfants.

Septembre 2022. Synthia Bussière et ses deux enfants sont retrouvés gravement blessés à leur domicile à Brossard. Les trois malheureux ne survivront pas. Accusé, Mohamad Al Ballouz, le mari de Synthia Bussière, voit deux accusations de meurtres prémédités et une de meurtre non-prémédité face à lui. Un an plus tard, le procès n’a toujours pas eu lieu.

« À Ainsi soit-elle, une femme sur trois est victime de violence. » – Josée Daigle

« C’est un fait connu pour beaucoup de dossiers, regrette Josée Daigle, directrice du centre de femmes Ainsi soit-elle à Chambly. On se répète toujours un peu. Les délais de justice sont trop longs. Dans le cas de Synthia Bussière et de ses enfants, ce procès est essentiel. Tant qu’il n’y a pas reconnaissance de la souffrance, il n’y a pas de réparation. Pour la famille et les proches des victimes, c’est cela qui est terrible. »

Lundi matin, une cinquantaine de personnes manifestaient pour réclamer le procès de Mohamad Al Ballouz, principal suspect dans ce triple homicide. « Je précise que c’est le centre de femmes de Brossard Com’Femmes qui a mis de l’avant ce mouvement, poursuit la directrice. À Ainsi soit-elle, une femme sur trois est victime de violence. Il faut savoir que les centres de femmes aident aussi dans ces cas-là. Plusieurs femmes souffrant de violence ne recherchent pas forcément un toit. On peut aussi les aider! »

Des tribunaux promis

D’ici le 30 novembre 2026, le gouvernement du Québec souhaite implanter des tribunaux spécialisés dans les cas de violences conjugales et sexuelles. « Je ne sais pas comment le gouvernement va faire pour tenir ce délai, poursuit Josée Daigle. Il faut former les juges et les procureurs et qu’ils soient bien au courant des violences faites aux femmes. »