Un nouveau service d’accompagnement à l’interruption volontaire de grossesse

Les intervenantes du centre de femmes Ainsi soit-elle offrent un nouveau service de soutien et d’accompagnement avant, pendant et après l’interruption de grossesse, qui se nomme « Les Veilleuses« . 

Les membres de l’équipe du centre ont été formées afin de devenir accompagnantes à l’avortement. « Encore aujourd’hui, l’avortement se vit dans la culpabilité et la honte. Les femmes en parlent très peu », remarque Josée Daigle, directrice du centre de femmes Ainsi soit-elle. Elle souligne que ce « silence » enfreint la période de deuil accompagnant l’action. La directrice du centre chiffre à une sur trois le nombre de femmes ayant recours dans sa vie à l’interruption volontaire de grossesse. Mme Daigle invite la population féminine à utiliser le service « Les Veilleuses », désormais en fonction.

Pro-choix

Josée Daigle s’identifie ouvertement pro-choix. Ce terme désigne l’ensemble des mouvements qui défendent l’idée politique et éthique que les femmes devraient avoir le contrôle de leur grossesse et de leur fertilité. « On est pour que la femme ait le droit de choisir sur son corps et sa vie », convient-elle.

Le 28 septembre dernier avait lieu la Journée mondiale du droit à l’avortement. Mme Daigle souhaite offrir aux femmes un lieu sécuritaire où elles pourront parler de ce qu’elles vivent. « Pour certaines, la prise de décision est très claire, alors que pour d’autres, il y a beaucoup d’ambivalence », nuance Josée Daigle.

« Avec tout ce qui se passe aux États-Unis, on voit que c’est un droit qui est fragile. La montée de droite apporte dans son sillage le retour en arrière vers la pensée conservatrice », s’inquiète Mme Daigle.

Société patriarcale 

Josée Daigle pointe une « société encore patriarcale ». « Plus les femmes prennent d’espace, au niveau privé ou public, plus il y aura un ressac antiféministe : on est encore là. Pour certaines personnes, c’est affolant de perdre un contrôle ou un pouvoir sur les femmes », avance Mme Daigle.

« Encore aujourd’hui, l’avortement se vit dans la culpabilité et la honte. » – Josée Daigle

Le 3 octobre était la Journée nationale des centres de femmes. Cette année, le regroupement des centres de femmes a lancé sa plateforme pour revendiquer la reconnaissance du travail des centres de femmes.