Étude de circulation à Chambly

Sécuriser la route 112

L’un des volets de l’étude de circulation de la Ville de Chambly concerne la mobilité active. Pour la favoriser, la route 112 pourrait bien devenir un boulevard.

La route 112, appelée aussi boulevard De Périgny, a été l’objet de plusieurs revendications lors de récents conseils municipaux. Une partie des résidents réclame un feu rouge au croisement avec la rue Daigneault, scène fréquente d’accrochages entre les véhicules, ou encore la signalisation avec la rue Larivière, qui porte aussi à débat en raison d’une communion compliquée entre résidents, cyclistes et automobilistes.

Mais aussi, les élus ont des ambitions concernant cet axe qui coupe Chambly en deux parties. « Nous voulons que la route 112 devienne un boulevard urbain, rapporte Serge Savoie, président de la Table consultative de Transport et mobilité active. L’étude de circulation a validé que la Ville part dans la bonne direction. »

L’étude de circulation est undemande de Chambly, qui a investi plus de 150 000 $ à sa réalisation. « Cela date du conseil municipal précédent, rappelle Serge Savoie. L’un des objectifs est de savoir si la Ville possède la circulation nécessaire pour absorber le trafic qui sera engendré en partie par la densification du centre-ville avec la réalisation de grands projets immobiliers comme la Bennett, Lumicité ou encore Aera. La réponse est positive. Pour cela, nous tablons sur la mobilité active. Elle sera utile pour la santé des gens, mais aussi pour celle du trafic. »

Des solutions collectives

Avec Annie Legendre, vice-présidente de la même Table consultative, Serge Savoie a étudié les possibilités d’améliorer, voire de fluidifier la circulation sur la route 112. « Nous constatons beaucoup trop de voitures dans le grand Montréal, même si le REM nous aide. Je suis en faveur de l’ajout d’une troisième voie sur la route 112, entre l’autoroute 30 et Chambly, à condition qu’elle soit réservée à quelque chose de collectif, comme le bus ou le covoiturage. Aussi, nous travaillons pour que le boulevard De Périgny devienne urbain afin que la vitesse soit réduite à 50 km/h, contre les 70 km/h actuellement. Cela permettrait un emplacement pour le stationnement et l’installation de mobilier urbain sécurisant les traversées pour les cyclistes et les marcheurs. Car en ce moment, c’est hasardeux. »

La route 112 est d’autorité provinciale et gérée par le ministère des Transports du Québec (MTQ). Pour y faire des modifications, la Ville de Chambly doit attendre sa validation. « Il ne faut pas croire que l’on attend béatement. On envoie nos demandes au MTQ, qui nous demande constamment des études, poursuit le conseiller municipal du district Antoine-Louis-Fréchette. Mais je suis parfois atterré de la complexité des processus pour demander des choses simples. Par exemple, nous avons voulu changer la position d’un bouton poussoir pour piétons et cyclistes qui souhaitent traverser au carrefour route 112 – rue Maurice. Il nous semblait plus sécuritaire de l’installer côté est du croisement plutôt qu’ouest. Cela se révèle très compliqué! »

Le MTQ, par la voix de sa ministre Geneviève Guilbaut, vient d’annoncer son intention de déposer un projet de loi visant à faciliter les demandes des municipalités de baisser la vitesse sur les routes provinciales. « Notre plan d’action a pour but d’améliorer la sécurité et la fluidité du trafic sur cet axe, poursuit le président. Nous allons donc investir dans des îlots de sécurité, de l’éclairage, du mobilier urbain et aussi des pistes polyvalentes pour marcheurs et cyclistes. »

Accéder au réseau local

Le carrefour Daigneault – route 112 en est l’illustration. La traversée est compliquée et les automobilistes du quartier sont contraints de tourner à droite pour sortir, alors que le centre-ville se trouve à gauche. La solution du feu rouge est avancée. « Mais nous devons attendre la réponse du MTQ, répète Serge Savoie. La construction de ces 900 logements a été une erreur du conseil municipal de l’époque. C’est la partie sud du golf qui aurait dû être densifiée. Maintenant, on est pris avec ça et le trafic des gens qui viennent des îles à Carignan. L’autre alternative serait le prolongement de la rue Bourgogne jusqu’à la rue Daigneault pour y établir un carrefour. Cela permettrait à la population d’accéder au réseau local. Mais pour cela, il faut attendre que les négociations soient réglées avec le propriétaire du terrain du golf. »

D’autres projets sont aussi en prévision, comme l’aménagement du passage sous le pont Yule, la réhabilitation du pont sur la piste de l’ancien chemin de fer avec l’aide de Carignan, le pont pour relier le parc Josephte-Châtelain, la piste cyclable autour du parc industriel et l’amélioration de la sécurité sur la rue Anne-Le Seigneur. « Quand les travaux de tous ces projets seront-ils entamés? C’est une très bonne question, conclut Serge Savoie. Cela dépend des négociations et des autorisations aussi du MTQ. Mais nous avons déjà un très beau réseau de circulation pour le moment. Notre priorité, pour le moment, est de sécuriser les traverses sur le boulevard De Périgny. »