Fin du délai de grâce : bannissement des sacs d’emplettes à usage unique
La période de transition concernant le règlement municipal sur le bannissement des sacs non réutilisables est maintenant terminée. Depuis le 23 octobre, des pénalités peuvent s’appliquer chez les commerces qui ne s’y conforment pas.
À Chambly, le règlement sur le bannissement des sacs d’emplettes à usage unique est entré en vigueur le 25 janvier 2023. Un délai de grâce avait alors été accordé aux commerçants de la municipalité pour faciliter la transition. Une campagne de sensibilisation s’est aussi mise en place pendant cette période transitoire.
Le 23 octobre dernier, aux abords d’un supermarché très fréquenté près du bassin de Chambly, presque tout le monde est équipé de sacs réutilisables. Un sentiment semble se partager au sein des membres de la population questionnés sur les effets envisagés quant à l’entrée en vigueur des sanctions concernant le règlement : le milieu est prêt. « C’est déjà ce que l’on faisait de toute façon! », confirme un citoyen en brandissant son sac réutilisable pour aller faire ses courses.
En janvier 2023, la Ville de Chambly avait dès lors annoncé cette date butoir pour le délai sans pénalité. La date choisie, entre autres, pour souligner la Semaine québécoise de réduction des déchets se tenant du 20 au 29 octobre, mais aussi, pour « assister les commerçants dans leur transition », nous explique Justin Carey, conseiller municipal du district du Ruisseau et président de la table consultative Environnement et développement durable à Chambly.
Après évaluation, le délai transitoire de neuf mois a été jugé adéquat pour « donner le temps [aux citoyens et aux commerçants] de changer leurs habitudes », commente M. Carey. « Aussi, l’idée était de donner le temps [aux commerces] d’écouler le matériel qu’ils avaient déjà pour minimiser les impacts. »
Le papier aussi!
« Au niveau des commerçants, la plupart des supermarchés sur le territoire de Chambly avaient déjà enlevé leurs sacs de plastique », témoigne M. Carey. Il poursuit en soulignant l’importance, pour le règlement municipal, d’aller un peu plus loin en proscrivant les sacs biodégradables et en papier.
Le conseiller municipal évoque les problèmes liés à la gestion des matières dans les sites d’enfouissement. « De juste bannir le plastique, ça ne réglait pas le problème. Le plastique biodégradable est aussi nocif. Le [bannissement] des sacs de papier, c’est dans le but de réduire le suremballage et [d’encourager de bonnes pratiques]. »
« On est rendus là. Les gens sont rendus là. Les commerçants aussi. » – Justin Carey
Habitude
« Il y a déjà un règlement fédéral à ce sujet. [Notre règlement municipal] entre en concordance avec celui-ci. On vient davantage encadrer l’habitude », remarque M. Carey. Malgré la règlementation fédérale, « on faisait encore face à des problèmes de suremballage. L’idée était d’aller réduire à la source ».
Tout de même, depuis plusieurs années déjà, c’est un enjeu auquel plusieurs citoyens sont sensibles, selon M. Carey. « C’était déjà dans les pratiques des gens. On est rendus là. Les gens sont rendus là. Les commerçants aussi. »
Il souligne toutefois que des efforts misant sur l’établissement d’une habitude de vie encadrée par la Ville étaient justifiés, notamment à cause de l’utilisation toujours courante d’autres types de sacs à usage unique. Cette autre solution permettait à certains citoyens de maintenir une pratique qui ne les aidait pas à développer le réflexe d’apporter leurs sacs réutilisables lors d’emplettes.
De manière générale, la population chamblyenne semble bien accueillir le règlement. « Juste avant l’entrée en vigueur, il y avait eu une consultation publique. Personne n’a émis de commentaires négatifs. Sur la table environnement aussi. Je n’ai pas eu d’échos personnellement », confirme M. Carey. « Les seuls situations qui auraient pu causer des tensions sont adressées dans les exemptions au règlement que l’on retrouve à l’article 5. »
Phase 2
La possibilité d’une phase 2 ou d’un futur règlement englobant plus d’articles à usage unique, comme les ustensiles ou les verres, est discutée au sein de la division Environnement de la Ville de Chambly. « On a un objectif d’ici deux ans, mais je n’ai pas de date. Il n’y a rien de fixé encore », conclut M. Carey.