Le rôle du MAPAQ dans un abattoir

Dans son article Un abattoir de Marieville poursuivi pour des carcasses contaminées, mis en ligne le 1er novembre, le journal Le Devoir met en lumière des activités de l’abattoir Les viandes B & B de Marieville.

Dans la nuit du 12 au 13 novembre, la Sûreté du Québec (SQ) a été appelée à intervenir, en raison d’un incendie d’origine suspecte, à l’abattoir Les viandes B & B de Marieville. Deux véhicules ont flambé dans le stationnement de l’entreprise. La SQ et le Service incendie se sont rendus au 164, chemin du Ruisseau Saint-Louis Est, vers 1 h. La SQ a dépêché un enquêteur et un technicien spécialisé en scène incendie pour tenter d’éclaircir le cours des circonstances. 

Un incident qui arrive au même moment que certaines révélations du journal Le Devoir concernant l’endroit.

Présence du MAPAQ

L’abattoir Les viandes B & B de Marieville est sous inspection permanente de type A. Dans ces abattoirs, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) explique qu’un médecin vétérinaire et des inspecteurs sont présents en permanence pendant toute la durée du travail.

« Il y a eu une chasse aux sorcières depuis un an », estime Benoît Bouffard, propriétaire de l’abattoir en question. De son côté, le MAPAQ précise ne pas pouvoir commenter de dossiers en particulier.

Le Manuel des méthodes d’inspection des abattoirs du MAPAQ mentionne que les inspecteurs doivent vérifier régulièrement l’efficacité de l’inspection préopérationnelle, surtout celle de l’équipement complexe et des points critiques en contact avec la viande. Les établissements dont le dossier est peu satisfaisant doivent faire l’objet de vérifications fréquentes. Toute irrégularité relative au nettoyage ou à l’entretien doit être signalée immédiatement à la direction de l’établissement pour qu’elle prenne les mesures qui s’imposent.

Rôle du personnel d’inspection

Le personnel d’inspection ne doit pas accomplir une tâche qui incombe à l’exploitant (l’abattoir). Il doit déceler les failles ou les problèmes existants et les signaler au gestionnaire ou à ses représentants. L’exploitant doit prendre les mesures nécessaires pour que la situation soit corrigée. En aucun cas, le personnel d’inspection ne doit changer lui-même la situation ou avoir à y trouver une solution. Le service d’inspection doit s’assurer que l’exploitant prend ses responsabilités et se conforme aux exigences du programme d’hygiène des viandes ainsi qu’aux règlements en vigueur. Si le service d’inspection considère que l’exploitant ne prend pas ses responsabilités, il se doit d’entreprendre les actions nécessaires, lesquelles peuvent consister, selon la gravité de la situation, en une restriction ou en une suspension des activités ou encore en une interdiction de l’utilisation de l’estampille.

Relation avec l’exploitant

Le manuel expose que les résultats et la collaboration que le personnel d’inspection obtiendra de l’exploitant dépendront fortement de la relation qu’il saura établir avec ce dernier. » Dans un premier temps, il faut toujours aborder l’exploitant avec une attitude positive axée sur la recherche de collaboration. Cela demande parfois beaucoup de » tact » de la part du personnel d’inspection, mais il doit toujours demeurer patient et poli « , décrit le document du MAPAQ. L’inspecteur doit d’abord utiliser des moyens incitatifs pour tenter d’obtenir ce qu’il exige. » Il lui faut alors informer, éduquer, expliquer et discuter « , est-il possible de lire dans le guide du MAPAQ.

Dans un deuxième temps, lorsque les méthodes incitatives ne fonctionnent pas, le manuel parle de » méthodes coercitives « , qui consistent à forcer l’exploitant à agir (avis de non-conformité, procès-verbal, poursuite, etc.). Des circonstances graves commandent parfois d’intervenir de la sorte dès le départ. Il revient à l’inspecteur ou à l’inspectrice, selon son jugement, ses connaissances et l’évaluation de la situation, de décider quand agir de façon incitative ou de façon coercitive.

Dans le cas d’une situation de risque pour la santé et la sécurité du consommateur, le Ministère intervient auprès de l’exploitant pour que ce dernier corrige la ou les lacunes selon l’évolution de la situation.