À la recherche d’un toit

Une famille chamblyenne vient de recevoir une notification de quitter son logement sous cinq jours. En plein hiver, Nicolas Messier et sa famille cherchent un logement d’urgence.

Nicolas Messier a tout pour être heureux. Ce Chamblyen de 33 ans est en couple et il vit avec deux enfants dans un grand appartement dans le district du Bassin à Chambly. Lui et sa conjointe travaillent. Sauf que l’hiver dernier, ce cariste a glissé lorsqu’il travaillait à l’extérieur. « Ma cheville a tourné à 90 degrés!, rappelle-t-il. Je me suis fait poser des vis et, peu de temps après, j’ai dû me faire réopérer, car tout ne se passait pas comme prévu. Ensuite, une erreur administrative de la chirurgienne m’a empêché de toucher mes assurances pendant trois mois. J’ai appelé tous les jours pour que la situation se règle. Je touchais un peu plus de 225 $ toutes les deux semaines au lieu des 1 183 $ prévus. J’ai donc dû emprunter autour de moi pour payer les factures et l’épicerie. »

« Le propriétaire veut nous voir partir, mais il a sali mon nom. » – Nicolas Messier

La descente aux enfers a commencé à ce moment précis. L’erreur corrigée trois mois plus tard, Nicolas Messier a finalement touché son dû, mais la situation demeurait compliquée. « J’ai utilisé cet argent pour rembourser les proches qui m’ont aidé. Par conséquent, il restait finalement une note de loyers impayés au propriétaire, qui s’élève désormais à près de 10 000 $. »

Des négociations limitées

Cette dette a amené le locataire chamblyen devant le tribunal. « Le propriétaire n’a pas souhaité d’arrangement, regrette-t-il. Il veut un remboursement sec ou rien. La bonne foi que j’ai témoignée et les diverses preuves ont été rejetées par la juge. Si le remboursement était étalé sur une année, j’aurais pu m’en accommoder, mais cela a été rendu impossible. Avancer 10 000 $ ainsi, c’est plus que compliqué pour moi. On fait des économies pour atteindre la somme, cela demande du temps. On a pensé à contracter un prêt. Quelle banque va me prêter 10 000 $ alors que je suis sous le régime de la CNESST? »

Le huissier est passé la semaine dernière avec une lettre obligeant la famille à quitter les lieux sous cinq jours, foyer qu’elle occupe depuis 2017. « Nous sommes une famille de quatre personnes. Mes enfants ont deux et cinq ans, explique le Chamblyen. J’ai un chien et trois chats, je ne sais pas où on peut aller. Le propriétaire a signalé notre situation à la Régie du logement en tant que mauvais payeur, si bien que personne ne nous fait confiance. Pourtant, nous sommes vraiment de bonne volonté.

Un propriétaire a accepté de signer un bail à la condition que je paie cinq mois d’avance. Comment est-ce possible? Et nos salaires sont trop élevés pour aller en HLM. Nous sommes sans issue. Le propriétaire veut nous voir partir, mais il a sali mon nom. »

Triste Noël

Cette situation fâche davantage le père de famille à l’approche de Noël. « Mes enfants ne comprennent pas ce qu’il se passe. On quitte notre chez-nous pour une chambre chez mes parents. C’est notre unique solution. Je souhaite stocker nos affaires dans un garage, mais c’est près de 300 $ par mois! Les prix sont rendus démesurés! »

Quant à un possible retour au travail, Nicolas Messier estime qu’il doit encore faire preuve de patience.

« J’ai encore besoin de soins et mon certificat médical m’empêche encore de faire beaucoup de tâches. Mais nous sommes prêts à aller jusqu’à Marieville pour emménager dans un quatre et demie ou, idéalement, un cinq et demie. »

Contacté par téléphone, le propriétaire Lokalia n’a pas souhaité commenter la situation.