Une série de grèves dans le secteur public

Des centaines de milliers de travailleurs du secteur public québécois, principalement en santé, en services sociaux et en éducation, ont participé aux grèves et aux manifestations lors des derniers mois de 2023.

Le 23 septembre, alors que les négociations stagnent avec le gouvernement, plus de 100 000 travailleurs du Front commun se réunissent au pied du Mont-Royal, à Montréal. Venus des quatre coins du Québec, ils participent à une manifestation pour réclamer de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires.

À la mi-octobre, les 420 000 membres du Front commun votent à 95 % en faveur d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

Le Front commun organise une première journée de grève le lundi 6 novembre. Plusieurs écoles primaires et secondaires, des régions de la Capitale-Nationale et de Montréal, ainsi que des cégeps sont fermés jusqu’à midi. Dans le réseau de la santé, des syndicats organisent, au cours de la journée, des grèves d’une durée variant d’une heure et demie à quatre heures selon le type de profession. 

Une grève de trois jours débute le 21 novembre dans l’ensemble du réseau du Front commun du Québec, incluant la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). En même temps, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) fait grève les 23 et 24 novembre. La FAE poursuit avec une grève générale illimitée à partir du 24 novembre. Le Front commun cesse la grève le 24 novembre. Le 28 novembre, le Front commun annonce une nouvelle séquence de sept jours de grève, du 8 au 14 décembre.

La FIQ décrète de nouveau une grève du 11 au 14 décembre. Le 12 décembre, des milliers de manifestants participent à l’appel de la FAE lors d’une marche qui se termine devant le bureau du premier ministre à Montréal. Le 15 décembre, la FAE organise des « sit-in » à Québec et à Montréal. Le 18 décembre, la FAE manifeste devant le bureau de la vice-première ministre, Geneviève Guilbault. Le 21 décembre au matin, la FAE bloque durant plus de deux heures les entrées des ports de Montréal et de Québec. La même journée, elle bloque également l’accès au casino du Lac-Leamy. Le 22 décembre, un millier de personnes se rassemblent en face des bureaux du premier ministre, François Legault, au centre-ville de Montréal pour soutenir le personnel du milieu de l’éducation.

Le 28 décembre, le Front commun en arrive à une proposition d’entente avec le gouvernement Legault. Le Front commun se donne jusqu’à la mi-février pour présenter à ses membres l’entente de principe négociée avec Québec.

Syndicats impliqués

Le Front commun regroupe quatre centrales syndicales québécoises (CSN, FTQ, CSQ et l’APTS) dans le contexte des négociations pour le renouvellement des conventions collectives des employés des secteurs public et parapublic du Québec.

La FAE est une centrale syndicale qui représente 66 500 enseignants de Montréal, Québec, Laval, de l’Outaouais, des Laurentides, de l’Estrie et de la Montérégie. La FIQ représente 80 000 travailleurs œuvrant en santé et services sociaux. Ils ne font pas partie de ce Front commun intersyndical.