Les organismes locaux transmettent leur réalité aux députés

Le 22 janvier dernier, à Richelieu, des organismes communautaires du territoire ont eu l’occasion de rencontrer huit députés ou représentants politiques, notamment dans le but de communiquer leurs besoins respectifs.

« On veut mettre en contact les députés avec les groupes du milieu. Chaque année, l’idée, c’est de revoir avec eux les enjeux qui sont les plus importants », établit Nathalie Grenier, directrice de la Corporation de développement communautaire Haut-Richelieu-Rouville (CDCHRR).

« Nous voulons témoigner, aujourd’hui devant vous, de notre fragilité. Bien que nous soyons des organismes bien implantés et des travailleurs engagés, les signes de notre épuisement organisationnel sont flagrants », ont mentionné, pour ouvrir le bal, les organismes.

Pour les entendre et échanger, huit députés et représentants de ceux-ci étaient présents. Au provincial, les députés Louis Lemieux, Saint-Jean, Jean-François Roberge, Chambly, Carole Mallette, Huntingdon, et Audrey Bogemans, d’Iberville, étaient sur place.

Au fédéral, les députées de Saint-Jean, Christine Normandin, et de Shefford, Andréanne Larouche, ont participé. Il y avait aussi les représentants des circonscriptions de Brome-Missisquoi et de Beloeil-Chambly. 

Se faire entendre

À l’unisson, les organismes témoignent d’épuisement. « Notre moral souffre actuellement. Nous manquons régulièrement d’énergie et nous nous surprenons à nous questionner sur le but de notre engagement. Le doute nous étreint. Est-ce que le jeu en vaut encore la chandelle? Avec le débordement des services publics, le manque de relève et la diminution du financement à la mission globale, nous sommes inquiets quant à la réelle reconnaissance du côté essentiel de nos existences », font entendre aux députés les organismes sur place.

Nathalie Grenier considère que le gouvernement saisit l’importance des organismes, « mais il y a encore du chemin à faire », soutient-elle. Elle ajoute que le financement n’est « jamais à la hauteur des besoins ». Elle présume d’ailleurs que certains organismes pourraient fermer leurs portes, n’ayant pas les munitions nécessaires en matière de finance et de œuvre. 

La crise du logement

Nathalie Grenier est catégorique. Elle soutient que les enjeux principaux se situent dans l’habitation et la sécurité alimentaire. « Il y a de plus en plus d’itinérance intrinsèquement reliée à ces enjeux », avance-t-elle.   

Un exercice annuel

L’exercice annuel de cette rencontre est né lors de la vague adéquiste, au sein de laquelle de nouveaux députés s’installaient. « On s’était dit qu’il faudrait trouver une façon de faire en sorte qu’ils puissent nous connaître et vice versa. C’est comme ça que ça s’est mis en place », rappelle Mme Grenier.

Financement

Le financement de la CDCHRH provient majoritairement du Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales (SACAIS). Chaque bailleur de fonds a ses propres règles d’attribution. Les principales sources de financement étatique des organismes communautaires autonomes sont le Programme de soutien aux organismes communautaires, le SACAIS ainsi que les ministères de la Famille et de l’Éducation.