Sam Vigneault : un humoriste attaché à ses racines
C’est un grand pas dans sa carrière d’humoriste qu’a effectué Sam Vigneault, désormais représenté par l’agence chamblyenne les Productions Tram.
Originaire de Plessisville dans le Centre-du-Québec, Sam Vigneault est né sur une terre, des mains d’une sage femme. Il demeure toujours tout près de la ferme familiale, là où il a grandi. À proximité d’un rang, dans sa maison en bois rond construite par ses grands-parents il y a 40 ans, quelques mètres le séparent des vaches. « Je prends une marche et je vais les flatter. Je sens l’odeur de la marde. Je reviens chez nous et j’ai ma dose », situe l’humoriste, extrait de racines agricoles.
« Pas le stéréotype du gars de région qui se promène en pick-up et qui s’en crisse de l’environnement avec des jokes misogynes. »
– Sam Vigneault
Alors que ses deux grands frères affirmaient prendre la relève de la ferme, Sam Vigneault annonçait à son père en cinquième année souhaiter devenir humoriste.
Se sont ensuite enchainés au secondaire les cours de théâtre, les rôles dans les pièces, l’improvisation, la création de spectacles et de numéros d’humour. Il se souvient de sa première animation où il avait rempli la salle de plus de 400 spectateurs, à sa polyvalente. Pour l’occasion, l’humoriste de la magie Martin Rozon offrait la longue prestation. Sam Vigneault ouvrait avec un numéro d’une quinzaine de minutes. « C’était pas bon, mais ce l’était pour le p’tit gars de 16 ans qui réalisait un rêve », se remémore-t-il.
L’arrivée des galas
L’organisation de galas a été la suite logique découlant des démarches précédentes. Au fil des années, les humoristes Dominic Paquet, Stéphane Fallu, Mario Jean, Francois Massicotte, Olivier Martineau et Guillaume Wagner ont notamment défilé au sein de ses huit éditions du gala Le rire en avant-scène de Plessisville. « C’était mon trip à moi. Je me suis fait connaître là-dedans », rappelle l’homme de 30 ans.
Stéréotypes de région
Muni de son accordéon qui assure parfois la transition d’une histoire à l’autre, Sam Vigneault décrit son humour comme en étant un régional. « Je suis un ramassis de mes mononcs’ et grands-papas et grands-mamans. Tu mets tout ça ensemble », établit l’humoriste. Il tient à nuancer le qualificatif « régional ». « Un bon gars de région. Pas le stéréotype du gars de région qui se promène en pick-up et qui s’en crisse de l’environnement avec des jokes misogynes. Moi, ce n’est pas ça que je démontre », approfondit le bon vivant.
Moustache et cheveux longs
S’il fut un temps où il se dénaturait pour fondre dans le paysage plus « conventionnel » du milieu de l’humour, c’est un projet qu’a désormais abandonné Sam Vigneault. « J’assume le p’tit gars de région que je suis », s’affirme-t-il. Il se souvient du temps où il portait une chemise propre, beau pantalon et se peignait les cheveux pour présenter ses numéros. À la pandémie, la moustache et les cheveux ont poussé. « Je me suis dit pourquoi ça fait dix ans que je rêve d’avoir une moustache pis que j’en ai pas une? », questionne-t-il. Il confirme n’avoir jamais eu autant de beaux commentaires que depuis qu’il s’est laissé pousser une moustache. « Je me suis laissé pousser des cheveux et une moustache laites de même. Les gens aiment ça. Pourquoi? Parce que c’est moi. Je suis ça », dit-t-il simplement.
Cette apparence ne lui a pas valu que des mots tendres. « Quand je sors de chez nous, je me fais une couette. Le monde en région des fois disent « tapette » aux gars avec une couette. Moi, je m’en kalisse. Tu penseras ce que tu veux dans ton sous-sol avec ton couple qui bat de l’aile », lance avec le sourire Sam Vigneault.
Du rêve à la réalité
Sam Vigneault a concrétisé sa signature en octobre dernier avec le Chamblyen Martin Deshaies, l’homme derrière les Productions Tram. Cette entente peut prendre la forme d’un tremplin pour Sam Vigneault. « Quand je suis revenu de ma première rencontre avec Martin, j’ai embarqué dans mon char et j’étais émotif. Je me suis assis sur le banc d’quêteux, en entrant chez ma mère, et j’ai braillé, en lui racontant mon meeting », dévoile sans pudeur l’homme. Il soutient que cette avancée était là où il était rendu dans sa carrière. « Pour moi, c’était un rêve d’aller voir une boîte de production », confie celui qui a entendu de nombreux humoristes parler ce cette réalité, entre eux, à ses côtés, en coulisses. « Je me disais que ça avait l’air malade! », exprime avec enthousiasme le Plessisvillois.
Rodage en branle
L’humoriste a reçu le prix coup de cœur du jury lors de la 21e édition, en 2021, du Tremplin de Dégelis (Bas-Saint-Laurent). Le gala vise à découvrir les artistes de la relève en chanson et en humour. Il a de nombreuses dates de spectacle prévues pour l’été à venir.
Pour le rodage estival en vue, particulièrement à Trois-Rivières, Sam vigneault travaille actuellement avec des auteurs qui l’aident à ajouter une vingtaine de minutes à son heure de spectacle. « Ce qui est le fun, c’est qu’on ajoute un degré de professionnalisme là-dedans », visualise-t-il. Il utilise la métaphore du joueur de hockey étudiant de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec qui transite vers la Ligue nationale de hockey. « Là, tu lâches l’école, tu lâches ta petite jobine et tu t’en vas travailler à plein temps pour peaufiner ton art, ton slap shot, etc. », image-t-il.
Dans les 12 à 18 prochains mois, Sam Vigneault devrait être en mesure de présenter son premier one man show.