La survie de l’église québécoise qui passe par l’immigration
Clément de Laat, président de la fabrique de Richelieu, estime que le salut de l’église québécoise passe par les communautés immigrantes.
« Étant donné qu’ils sont très pratiquants, ils sont une forme de relève. Nos églises peuvent reprendre vie dans certains secteurs en raison de leur présence », soutient M. de Laat.
« Nos églises peuvent reprendre vie dans certains secteurs en raison de leur présence. » – Clément de Laat
Il y voit une façon de contribuer à intégrer ces nouveaux arrivants. « Je comprends que les Québécois ont mis ça (religion) de côté, mais si l’on parle de bien les (immigrants) accueillir, ça fait partie de la démarche », affirme M. de Laat. De ce constat découlent les messes espagnoles qui ont lieu deux samedis soirs par mois à l’église de Richelieu. « Plus on va les accueillir, mieux ils vont se sentir, mieux qu’ils s’incorporeront dans notre société », résume le président de la fabrique. C’est le curé, issu aussi de l’immigration, Pierre Claver Nzeyimana, qui préside ces messes. Il sait s’exprimer en espagnol. Maria Laureano est responsable desdites messes. La Richeloise d’origine péruvienne est arrivée au Québec en 2019. Elle chiffre entre 60 et 80 le nombre de participants à chacune des célébrations. « La religion, c’est vraiment important pour nous. Après la famille, ça a la première place », positionne-t-elle. Elle remarque que les jeunes au Québec ont déserté l’église. Lors de ses messes, des Mexicains, des Colombiens et des Nicaraguayens de tous les âges y assistent. Certains viennent jusque de Sorel-Tracy, dit-elle. En matière d’intégration, la préposée aux bénéficiaires du CHSLD Sainte-Croix de Marieville insiste sur le fait que si les messes sont en espagnol, ce n’est pas parce que la communauté ne parle pas français. « Ça nous permet de nous rassembler. Et après, on fait un partage pour socialiser avec les autres », assure-t-elle.
Maria Laureano et Clément de Laat souhaitent que ces messes aient lieu tous les samedis du mois. Pour ce faire, M. de Laat estime qu’une aide au transport pour mouvoir ces migrants sera nécessaire.