Ancien golf de Chambly : une pinède à sauver

Le destin de la pinède située sur le site de l’ancien terrain de golf semble être lié aux conclusions de la cohorte citoyenne qui œuvre actuellement sur le réaménagement de l’espace. Un état de fait qui a créé la polémique lors de la plus récente assemblée du conseil municipal de Chambly.

Alors qu’une cohorte de trente citoyens travaille actuellement pour proposer la solution la plus satisfaisante possible afin d’intégrer 500 portes sur le site de l’ancien golf de Chambly, Jocelyne Pichette, ancienne biologiste, a alerté le conseil municipal en pleine séance, mardi dernier, concernant la pinède qui s’y trouve.

« Ce sont des arbres centenaires. N’y aurait-il pas moyen de sauver une grande partie de ceux-ci? »

Une question à laquelle la mairesse, Alexandra Labbé, a préféré répondre en mettant en avant le travail des citoyens concernés par le deuxième atelier, qui aura lieu le 20 juin. « Nous verrons les conclusions de leur travail, a-t-elle ajouté. Je ne peux pas m’exprimer tant que le processus est en cours. » Une réponse qui a suscité l’intervention de Louise Chevrier, citoyenne du district du Bassin. « Je trouve cela triste. On parle d’arbres centenaires. C’est dommage que personne du conseil municipal ne dise »Cette pinède, on va tout faire pour la défendre ». C’est quoi, le problème de le dire? »

Un intérêt marqué

Après un premier atelier fin avril, une tendance initiale se profile avec un souhait des habitants mettant les 500 portes au centre du site, voire à proximité du boulevard De Périgny, et une prolongation de l’avenue Bourgogne traversant le terrain, en prenant garde d’éviter les zones humides. Même s’il est encore tôt dans le processus, le sujet de la préservation de la pinède n’a pas été abordé par les habitants interrogés. « Ce n’est pas un manque d’intérêt, affirme Alexandra Labbé. Mais il y a un temps pour chaque chose. Ce n’est pas le moment de dire ce que l’on veut protéger ou pas, mais celui de laisser le travail se faire. Une consultation publique sera ouverte à tous. On veut y entendre vos préoccupations et commentaires. »

» C’est dommage que personne du conseil municipal ne dise »Cette pinède, on va tout faire pour la défendre ». » – Louise Chevrier

À l’heure de prendre la parole à la fin de la séance, le conseiller municipal du district du Bassin, Jean-Philippe Thibault, rappelle sa position. « Lors de ma campagne électorale, j’ai toujours martelé que nous devions protéger au moins 70 % du terrain tout en étant financièrement responsables de cet espace. Jamais la rentabilité du promoteur ou du propriétaire n’a été un facteur dans ma position. »

Politique de l’arbre

D’ailleurs, l’élu est revenu sur la coupe d’arbres menée par Hydro-Québec, le mois dernier au parc Fonrouge. L’entreprise avait agi « de son propre chef », assure la Ville de Chambly. « Je comprends bien qu’il s’agisse de servitude, cependant, je m’attendais à plus de considération de la part d’une société d’État, qui, finalement, appartient à nous tous, affirme Jean-Philippe Thibault. Malheureusement, nous n’avons aucun pouvoir réglementaire. » Voilà pourquoi, malgré ses travaux, Hydro-Québec n’a reçu aucune sanction de la part de la Ville de Chambly.

Justin Carey, conseiller municipal et président de la Table consultative Environnement et développement durable, souligne l’attention de la Ville à ses arbres. « La Ville a adopté un Plan d’action environnemental 2022- 2027 dans lequel elle s’est donné comme objectif une augmentation de la canopée de 20,1 %, qu’elle était en 2021, à 30 % d’ici 2027, soit une augmentation de près de 50 %. En ont également découlé une politique de l’arbre et un règlement encadrant et limitant leur coupe. »

Nul doute que le sujet de la pinède sera de nouveau à table lors de la consultation publique en octobre.