Services de santé : « Le système doit changer »

Face à l’augmentation programmée de la population sur Chambly et sa région, les services de santé seront-ils suffisants?

Pour pallier la pénurie de logements, les villes de la région prévoient la construction de plusieurs projets immobiliers. Une augmentation de population prévue qui inquiète Michel Bissonnette, conseiller pour l’organisme Alliance patients santé. « Depuis plus de 15 ans, le nombre d’habitants augmente en Montérégie. Le problème, c’est que les hôpitaux et le système de santé n’ont pas suivi cette courbe. Les MRC travaillent de plus en plus sur les déterminants de la santé comme le logement, la pauvreté ou encore la sécurité. »

« On observe des problèmes de désert médical en région. » – Michel Bissonnette

Pour répondre à leurs besoins de santé, les habitants vivant sur le territoire entre Chambly et Saint-Césaire peuvent compter sur deux hôpitaux, situés à Longueuil et à Saint-Jean-sur-Richelieu, ainsi que quelques cliniques siégeant à Chambly et à Marieville. Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre multiplie les initiatives pour offrir des soins de proximité. « On observe des problèmes de désert médical en région, poursuit Michel Bissonnette. Dès que l’on s’éloigne de Montréal et de sa première couronne, c’est plus compliqué. C’est déjà difficile à Chambly et c’est encore pire à Saint-Césaire! Je pense aux personnes âgées qui ne peuvent se déplacer. »

La parole au citoyen

Pour améliorer l’offre de santé, le conseiller met en valeur le rôle du citoyen. « Le système doit changer, il faut que l’horizon s’ouvre. Cela passe par la prise de parole des citoyens. Il est absolument nécessaire de pouvoir influer sur l’offre de la santé jusqu’au local. Dans notre organisme, nous sommes préoccupés par la réforme de la loi 15 du ministre de la Santé, Christian Dubé. On ne sait pas ce qui va se passer, mais nous craignons une centralisation du pouvoir alors qu’il faut, au contraire, que les villes puissent offrir des services. »

Du côté du CISSS, des initiatives ont pris forme, comme la clinique mobile ou encore » Innover pour mieux répondre aux besoins des aînés « . Ces actions permettent aux professionnels de la santé d’aller à la rencontre des patients sur des territoires moins bien desservis. « Nous travaillons en continu à adapter nos services de santé et nos services sociaux aux besoins de la population dans tous nos secteurs d’activité en fonction de l’achalandage, de la consommation de services, des listes d’attente et des caractéristiques de notre organisation, souligne la porte-parole de la structure, Chantal Vallée. De nombreux projets ponctuels sont mis en place pour favoriser l’accès aux services en temps opportun pour notre population. »

Des projections jusqu’en 2036

Pour intégrer l’augmentation de la population, l’organisme de santé l’a évaluée dans sa planification. « Tous les projets auxquels nous travaillons actuellement sont basés sur les projections des besoins de la population en 2036, poursuit Chantal Vallée. La croissance démographique, l’immigration et le vieillissement de la population sont des facteurs que nous prenons en considération pour anticiper les besoins. »

En plus de ces critères, le CISSS prend aussi en compte les habitudes de son public cible, comme le précise la porte-parole. « Il y a aussi certaines caractéristiques de santé de la population qui ont un impact sur les besoins de services. La Direction de santé publique de la Montérégie, dans le cadre de sa mission de surveillance de l’état de santé de la population, produit des portraits de santé tous les cinq ans. Ces portraits de santé de la population représentent des outils pour le réseau de la santé dans la planification des services. »