« Stabiliser nos activités »

Les fortes chaleurs ont compliqué les conditions de travail sur les champs en Montérégie. À Rougemont, Marielle Farley s’adapte au climat après un été dernier fort pluvieux.

« Tout est une question d’équilibre entre la chaleur et l’eau. C’est une balance des deux. » Marielle Farley est heureuse de retrouver le soleil sur ses champs à Rougemont après un été 2023 très difficile en raison de la pluie incessante. « On est en pleine saison. La canicule qui nous frappe amène un autre défi. C’est sec, mais nous avons la possibilité d’irriguer. La chaleur nous tire du jus, en tant que travailleurs, mais elle tire du jus aussi à la végétation. »

L’un des enjeux prioritaires est la gestion des travailleurs relativement à ce soleil de plomb. « Nous avons une quarantaine d’employés sur nos terres, poursuit l’agricultrice. Plusieurs d’entre eux sont dédiés à l’irrigation des récoltes. D’un autre côté, chaque personne possède un thermos d’eau et des bacs d’eau sont disponibles dans chaque équipe. »

L’hydratation de chacun n’est pas laissée au hasard, car pour Marielle Farley, l’important est de pouvoir durer dans la réalisation des tâches. « Le plus dur n’est pas le premier jour de canicule, mais bien le jour suivant. »

Protéger les travailleurs

Ainsi, tout le monde sur les champs possède des vêtements à manches longues avec des chapeaux de paille pour éviter les coups de soleil. « Des travailleurs viennent d’Afrique ou d’Amérique latine et ne sont pas vraiment habitués à notre chaleur, poursuit l’agricultrice. La chaleur ici est plus humide, ce n’est pas du tout pareil. Nous devons prendre nos précautions. »

Sur les récoltes, l’intensité de la chaleur des derniers jours a entraîné des conséquences sur les fraises. « Nous sommes en abondance!, renchérit Marielle Farley. Elles sont en avance de dix jours. » Le temps est aussi propice à la tomate.

Ce climat permettra à l’exploitation d’avoir un rendement bien plus intéressant que l’année dernière. « L’enjeu de cette année, et des prochaines qui vont suivre, est de stabiliser nos activités, estime l’agricultrice rougemontoise. Les changements climatiques se manifestent et nous ne savons pas où ils vont nous amener. Les coûts de production ont explosé et nous voulons garder des prix accessibles à la consommation. »

Rôle du gouvernement

Concernant un avenir plus lointain, Marielle Farley pense aux jeunes générations. « Ce seront des années déterminantes pour elles. On serait très heureux si les taux d’intérêt pouvaient baisser, car ce sont des années de stabilisation. C’est le moment de sécuriser son entreprise, comme on le ferait pour nos maisons et nos vies privées. »

Pour cela, l’agricultrice souhaite voir les bienfaits des aides gouvernementales.

« L’année 2023 a été désastreuse pour toutes les récoltes touchant la terre, rappelle-t-elle. On va voir quels seront les effets des subventions du gouvernement même si nous n’avons pas compté dessus pour lancer notre saison. »