Y’était temps! : premier spectacle solo pour José Gaudet

L’humoriste de Carignan José Gaudet présentera son spectacle Y’était temps!, le 5 octobre prochain, au Pôle culturel de Chambly. Le journal revient sur la carrière de l’artiste, échelonnée sur plusieurs décennies.

Malgré les nombreuses années d’expérience de l’artiste, c’est pourtant un tout premier one-man show que propulse actuellement José Gaudet. Après l’émission de radio Les Grandes Gueules, qui a occupé une vingtaine d’années de sa vie, il a souhaité retrouver une vie sociale « normale ». L’homme a également rattrapé une forme de temps perdu avec ses enfants. « Les deux sont grands, maintenant, et ils ont leur auto, et j’ai fait ben des 5 à 7 avec des amis. Je n’avais plus d’excuses : c’est maintenant ou jamais », établit l’humoriste, qui a pris l’aventureuse décision il y a environ deux ans.

Dans la cuisine à José

Avec ce spectacle de stand-up, José Gaudet mentionne que le public peut s’attendre à passer « une soirée dans sa cuisine ». Il nomme se dévoiler plus qu’il ne l’aurait pensé. Il se promène d’une génération à l’autre, en décrivant notamment sa vision et ses réflexions sur la vie, à travers lesquelles la foule se reconnaît. 

Depuis le 11 janvier, retour de ses vacances, jusqu’au mois dernier, José Gaudet s’est donné à fond de train, 7 jours sur 7, dans ce projet. « J’ai commencé à me donner des journées de repos. Je suis supposé être en rodage tout l’été, mais, la bonne nouvelle, le show est prêt », affirme un José Gaudet convaincu.

Il révèle tout le travail d’arrache-pied insoupçonné qui se cache derrière la création d’une production de la sorte. « Les gens ne savent pas et c’est correct. Comme quand tu vas au restaurant, tu ne penses pas à tout l’ouvrage qu’il y a en arrière de ton plat. T’as juste le goût de dire que c’est bon en simonaque. On s’en sacre que t’aies fait mariner ça pendant quatre jours! », image-t-il en s’esclaffant.

Une association naturelle

L’association entre José Gaudet et les multiples personnages des Grandes Gueules se fait naturellement. Dans Y’était temps!, il ne pensait pas personnifier ces entités qui ont marqué de nombreux Québécois. Finalement, il a succombé et y a incorporé un court segment englobant six personnages vers la fin. Il ne regrette pas ce choix. « C’est comme du sucre à la crème dans le temps des Fêtes : c’est nostalgique, mais ça a une saveur unique », compare-t-il. Le public n’a pas oublié les personnages colorés qu’il a joués, à l’époque, aux côtés de son comparse Mario Tessier. Le public les attend. « Je ne veux pas renier cette période-là de ma vie. On a vécu ça ensemble, le public et moi, et ça a été extraordinaire. Finalement, ils sont là! »

De tous les personnages, José Gaudet cible, sans réelle surprise pour ceux qui savent, Jocelyne à titre de personnage le plus populaire des Grandes Gueules. 

Pression des galas

Toujours avec Mario Tessier, José Gaudet a animé les 24e et 25e galas Artis, présentés au printemps en 2009 et 2010. « Le pression de monter un gala, c’est l’affaire la plus folle que je n’ai jamais faite », lance-t-il sans équivoque. Mario aurait souhaité poursuivre l’aventure, mais José ne voulait rien savoir. « Mon énergie et ma santé y prennent trop un coup pour les retombées. Il faut que tu sois taillé pour ça », estime-t-il. 

Il parle de l’envers du décor que le public ne voit pas : « achaler » certains artistes pour des collaborations, des désistements de dernière minute, des ressources québécoises restreintes, etc. « Tu gères 350 bébés sur scène plus tous les médias qui viennent te juger sur un seul show que du monde t’ont annulé la veille! », dit-il en riant. Il se souvient de Ginette Reno, qui avait annulé sa participation au numéro d’ouverture 18 heures avant sa seconde animation au gala. « Tu dois t’organiser un nouveau numéro d’ouverture!

Le journaliste qui va me juger là-dessus n’est pas au courant de toute la marde dans laquelle on est passés », fait-il remarquer.

À la barre d’un talk-show

Pendant près de 10 ans, José Gaudet a coanimé le talk-show Ça finit bien la semaine, avec Julie Bélanger. Ça a été l’occasion de montrer une facette de l’humain que le public ne connaissait pas. « Ça a changé la perception de bien des gens, convient-il fermement. Certains voyaient juste le José des Grandes Gueules qui saute partout. Il existe, ce fou-là. Mais il y a le José capable d’avoir une discussion, un propos, de s’interroger, sensible et empathique », dépeint-il.

Il se dit fasciné, en spectacle, de voir les gens rassemblés, parfois en raison de l’univers des Grandes Gueules, parfois du monde de Ça finit bien la semaine, parfois issus des deux sphères.