En direction du Championnat mondial de tir au poignet en Grèce

La Mathiassois Philippe Brousseau compétitionnera au Championnat du monde de bras de fer, qui aura lieu à Loutráki, en Grèce, du 30 septembre au 6 octobre prochains.

Il fait du tir au poignet depuis une quarantaine d’années. Il a à son actif plus de 40 titres sur le plan provincial et une dizaine de titres canadiens, dont quatre tout récemment lors du Championnat canadien de tir au poignet de 2024, qui s’est tenu à Gatineau à la fin du mois de juin dernier. Du bras droit, ce sont alors une trentaine de parties qu’il a enfilées, comparativement à environ 25 de la gauche. « Si tu ne t’entraînes pas des deux bords, par la force des choses, tu vas vivre un déséquilibre », nuance le sportif passionné.

Début fracassant

L’homme de presque 56 ans a tiré pour la première fois contre Denis Dubreuil, qui venait tout juste de se classer cinquième au Championnat du monde. Âgé de 16 ans, Philippe Brousseau avait alors battu deux fois sur trois l’homme qui revenait de la compétition internationale. Il a eu la piqure.

Le quinquagénaire compétitionne en classe open dans la catégorie des maîtres (40 ans et plus) et des grands maîtres (50 ans et plus), à 105 kilos et plus. 

Tests de dépistage

Il participera donc au mondial de l’International Federation of Armwrestling, en Grèce. Maintenant, il y a des tests de dépistage dans sa discipline. « Ça va changer la donne. Si tu gagnes, tu te fais tester. Si tu es positif, tu te fais enlever ta médaille. C’est une humiliation que tu ne veux pas vivre », convient l’homme fort. Ce sport est sur la liste des disciplines en vue pour être en démonstration lors des Jeux olympiques de 2028. Philippe Brousseau « fait ses niveaux » et tentera d’être officiel lors de ces Jeux.

L’athlète doit financer son déplacement en Grèce. Une démarche d’autofinancement y contribuera. Il recherche également la participation de commanditaires. L’homme fort évalue les coûts de préparation et de participation à environ 7 000 $.

Force, résistance et mental

M. Brousseau s’entraîne avec l’équipe du DAWT, de Saint-Jean-sur-Richelieu. Bien que la force soit une caractéristique prisée, il met l’accent sur l’importance de la résistance. « Quand tu arrives dans une situation où ça accroche, la technique embarque. Il faut que le cerveau fonctionne. C’est un amalgame de tout », relate le Mathiassois. Un match dure, en général, d’une minute à une minute et demie. « Tu en processes en tit pépère, de l’information en une minute et demie pour venir à bout de gagner ton match », met en reflet le gaillard. Il rappelle que la force, la technique et la rapidité doivent être utilisées chacune au moment opportun. « Ce sont des étapes cruciales à suivre. »

Un cliché à surmonter

Face à face, une guerre psychologique s’installera entre les deux antagonistes croisant le fer. Il faudra être en mesure de ne pas se laisser intimider. Le cliché des « gros bras, pas de tête » existe autour de ce sport. « Le sport a été débarbarisé depuis cinq ans. On est loin des gros colons à gros bras, dans les bars », soutient Philippe Brousseau.

La série documentaire Bras de fer, à Canal Z, a aussi contribué à démystifier cet univers. Si le bras de fer est « sur la mappe » au Québec, Philippe Brousseau affirme que Marc-André Campeau, président de l’Association les Bras de Fer du Québec, en est un grand responsable. Il y a 30 ans, dans une compétition provinciale, le Mathiassois a déjà vu une quinzaine de participants inscrits. Cette année, plus de 660 inscriptions ont été enregistrées.

Un homme de famille

Outre le volet cardio, M. Brousseau s’entraîne de 12 à 15 heures par semaine. Il a arrêté pendant cinq ans en raison d’une dégénérescence osseuse au niveau du coude, point de pression sollicité dans ce sport. L’homme de famille insiste sur la valeur qu’il attribue à sa garde rapprochée. Sa conjointe le soutient dans les moments de doute et l’aide à se ressaisir. Suivant ses pas, son fils, Hugo Frappier, âgé de 19 ans, a fini sixième au niveau national. « Il ne me bat pas encore, mais ça saura bien venir », termine en riant M. Brousseau.

Dans le cadre du Championnat du monde, Il est possible d’aider Philippe Brousseau ici.