Le canal toujours fermé relativement aux travaux sauvages
Une inspection de la digue, plus détaillée cette fois, a révélé que l’excavation non autorisée avait changé la géométrie de la digue, augmentant ainsi sa vulnérabilité.
Parcs Canada mentionne que cette inspection d’ingénierie a permis de déterminer les correctifs requis afin que la saison de navigation puisse se poursuivre. L’installation d’un géotextile suivi de l’ajout d’une canalisation et d’un grand volume de pierres composent le diagnostic qui en ressort.
« Nous ne pouvons fournir davantage de commentaires pour le moment concernant les responsables de ces travaux non autorisés. » – Parcs Canada
« L’échéancier de réalisation des travaux est tributaire de la disponibilité des matériaux. Nous déployons tous les efforts requis et travaillons avec les entrepreneurs et les fournisseurs pour réaliser les travaux le plus rapidement possible », émet Parcs Canada. Trois jours seront nécessaires pour rehausser l’eau dans le canal afin de permettre le retour des activités de navigation. Le rehaussement du niveau de l’eau et les travaux correctifs pourront se faire simultanément, après quoi le canal pourra de nouveau accueillir les plaisanciers.
Après la fête du Travail
Toutefois, les travaux ne seront pas complétés avant la longue fin de semaine de la fête du Travail. Parcs Canada n’est pas en mesure de s’avancer quant à une date de réouverture à la navigation du canal de Chambly. « Le chemin du canal réouvrira à la circulation lorsque les travaux auront été complétés et que la digue aura été stabilisée », a fait savoir Parcs Canada.
Recours collectif
Dans les groupes d’adeptes de bateaux, sur les réseaux sociaux, les plaisanciers fustigent les coupables. Certains parlent d’un « recours collectif » en raison des sommes qu’ils pourraient devoir débourser pour déplacer leur embarcation autrement. « En raison de la nature sensible de cet événement, nous ne pouvons fournir davantage de commentaires pour le moment concernant les responsables de ces travaux non autorisés », maintient Parcs Canada.
Les travaux illégaux, commis également sans autorisation municipale, ont eu lieu sur une terre agricole appartenant à la Ferme Bessette. La Ville a judiciarisé le dossier et des constats d’infraction ont été remis au propriétaire fautif. La Municipalité exige également des travaux correctifs.
Périple en péril
André Langevin a un voilier à la marina de Lévis. Il a planifié un congé professionnel afin de se rendre dans les Caraïbes. Dans son itinéraire, comme bon nombre d’usagers, il doit emprunter le canal de Chambly. De la rivière Richelieu, il prévoit à peine sept jours pour se rendre à New York. « C’est le plus simple. Ça nous amène en ligne droite », dit-il. Puis, il parle d’une seconde option, par le canal Oswego, au lac Ontario. « C’est beaucoup plus loin. On doit traverser toutes les écluses commerciales de Montréal », décrit-il, stipulant qu’il faut compter une dizaine de jours supplémentaires au périple. Il souligne l’ajout de frais coûteux reliés à l’essence. Il chiffre ces dépenses inattendues à environ 4 000 $.
Il complète avec une troisième option, en passant par l’océan Atlantique. « Les petits bateaux à moteur et la plupart des voiliers ne passeront pas par là, car ça prend trois semaines. C’est immensément long et tu t’exposes aux ouragans. » M. Langevin rappelle qu’il est toujours possible de transporter son bateau sur une remorque pour franchir les écluses de Chambly. Il en coûterait cependant encore quelques milliers de dollars.
Les écluses du canal à New York ferment le 16 octobre pour la saison. « Tout le monde doit avoir passé les écluses à cette date. C’est très imprudent de s’y engager après le 10, car il peut arriver des bris », met en contexte M. Langevin. Il souhaitait partir autour du 1er octobre. « Pour le moment, la situation n’est pas stressante, mais elle est embarrassante. Ça dépend de combien de temps la situation perdurera », admet-il.
Yanick Beauregard vit à temps plein sur son bateau, qui est amarré au quai fédéral à Chambly. Il doit se rendre à Saint-Jean-sur-Richelieu au début du mois d’octobre. « Pour l’instant, il n’y a pas d’impact. Ça dépend combien de temps ça s’étirera », avance-t-il. S’il ne pouvait se rendre à la marina johannaise, les choses se compliqueraient pour lui. « Il faudrait se trouver un autre endroit ici. Ce ne sera pas simple », confirme celui qui ne peut pas rester où il est actuellement, notamment pour des enjeux d’électricité.
Retour sur les faits
Rappelons que Parcs Canada a procédé à l’abaissement du niveau de l’eau dans le canal de façon préventive à la suite de travaux non autorisés sur une digue du lieu historique national du Canal-de-Chambly. Après avoir réalisé une évaluation technique préliminaire des installations et pour des raisons de sécurité, Parcs Canada a pris la décision de procéder à l’abaissement du niveau de l’eau dans le bief 8 (entre les écluses 8 et 9) et à la fermeture du canal de Chambly le 20 août dernier.