Chambly : le Fédéral baisse le montant de ses aides

Le gouvernement fédéral a réduit de 338 M$ son montant investi dans le Programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ) pour la période 2024-2028. Or, les municipalités telles que Chambly compte sur cet argent pour financer leurs infrastructures.

C’est un coup dur pour Chambly. Alors que la municipalité vit actuellement des transformations liées principalement à des projets immobiliers et environnementaux, le gouvernement fédéral a décidé de baisser de 338 M$ le montant de son aide dans le Programme TECQ. « Cela fait longtemps que l’on travaille sur les conditions d’attribution, regrette Alexandra Labbé, mairesse de Chambly. Et là, le fédéral envoie le message qu’il se désengage de ce programme. Nous ne pouvons pas prédire la somme perdue pour la Ville, car cela dépend des projets. »

Au-delà de la déception, la dirigeante revient sur le montant soustrait, faisant passer le budget total de 2,5 milliards $ en 2019 à 2,2 milliards $ en 2024. « C’est une perte énorme! Dans un contexte où les municipalités vivent des hausses de coût qui vont jusqu’à 30 % sur certains projets, c’est impensable de retirer ces sommes-là. » Ainsi, lors de l’assemblée municipale de septembre, le conseil a réagi. « Nous avons voté une résolution afin que le gouvernement puisse revoir sa copie et accorder une hausse des aides par rapport à sa décision initiale. »

Programme TECQ

Le Programme TECQ est vu comme essentiel par les municipalités, car il représente une aide des gouvernements fédéral et provincial envers celles-ci pour leurs infrastructures d’eau potable, d’eaux usées, de voirie locale et d’autres types d’infrastructures comme celles liées à la gestion des matières résiduelles ou encore d’amélioration énergétique des bâtiments. Sa flexibilité laisse une certaine liberté aux élus d’adapter les investissements à leurs besoins.

« En moyenne, chaque région du Québec perd 30 % de soutien financier, poursuit Alexandra Labbé. Pour la Montérégie, cela représente près de 60 M$. »

La mairesse de Chambly craind les conséquences de cette décision pour ses citoyens. « Cela va allonger des délais et certains projets resteront sur la glace, poursuit la mairesse. C’est assez lourd de conséquences lorsqu’on sait qu’une Municipalité est responsable de près de 60 % de ses infrastructures publiques. Les égouts, le resurfaçage des routes ou encore l’entretien de l’aqueduc ne pourront plus se réaliser aussi bien qu’actuellement. »

L’UMQ inquiète

Tout comme Chambly, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) espère un changement de direction du fédéral. « Pour relever les défis climatiques et sociaux, il est crucial que les Municipalités disposent de ressources financières adéquates, ajoute Martin Damphousse, président de l’UMQ. Le gouvernement fédéral doit prendre la pleine mesure de son désinvestissement et intensifier rapidement son engagement pour garantir la réalisation des infrastructures essentielles au bien-être des communautés. »

En 2023, selon l’UMQ, le déficit lié à l’entretien des infrastructures municipales d’eau était de 45 milliards $ contre 38 milliards $ l’année précédente. De quoi inquiéter davantage l’UMQ. « Alors que les coûts de construction ont augmenté de 30 à 40 % ces dernières années, l’impôt foncier ne suffit plus à combler les besoins croissants. »

Le montant disponible alloué par le gouvernement fédéral provient de l’Entente administrative relative au Fonds de la taxe sur l’essence conclue entre le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec.