Chambly : des résidents dérangés la nuit

Plusieurs résidents de Chambly se plaignent d’entendre frapper aux portes de leurs maisons la nuit tombée. Pour lutter contre le phénomène, des recours sont possibles.

Ce n’est pas un jeu nouveau mais il peut être extrêmement pénible pour les victimes. Le « Sonne et décrisse » consiste à frapper aux portes et partir en courant se cacher. Le but est uniquement de déranger. À Chambly, certains jeunes s’y livrent à coeur joie la nuit.

« Il faisait sombre et je ne pouvais pas les reconnaître. » – Nicole

« Cela m’est arrivé un peu plus de deux semaines auparavant, raconte Nicole, résidente du district Louis-Franquet. J’avais laissé la fenêtre ouverte et je les ai entendus s’enfuir alors qu’ils venaient de s’enfuir. Il était assez tard et je commençais à m’endormir. Ensuite, j’ai entendu un groupe de jeunes discuter à proximité mais je ne peux assurer que c’était bien eux. Il faisait sombre et je ne pouvais pas les reconnaître. Mon voisin vérifie régulièrement si tout va bien. »

Dans une rue voisine, un Chamblyen, qui souhaite rester anonyme, a vécu une autre mésaventure. « J’étais tranquillement assis dans mon salon lorsqu’un jeune a lancé une pomme contre ma vitre. J’ai cru qu’elle était fissurée mais c’était des traces de jus. Je suis sorti de chez moi pour attraper le jeune mais j’étais en sandales et cet adolescent était élancé et, à cet âge, ils courent comme des flèches! De toute façon, si je l’avais attrapé, il aurait pu porter plainte contre moi. Mais mon premier réflexe a été de lui courir après plutôt que d’appeler la police. Sur le coup, on réagit sur l’émotion. L’incident aurait pu me coûter plusieurs milliers de dollars si le projectile avait atteint une zone sensible de la maison. »

De son côté, Martin, vivant à proximité de l’école De Salaberry, a repéré un groupe de perturbateurs. « Ils se cachent dans un renfoncement au sein même de la cour de l’école, explique-t-il. Par moments, on peut aussi écouter beaucoup de scooters qui circulent à vive allure. Cela s’est calmé dernièrement a priori. »

Face à de tels comportements, la police tente de réagir mais la tâche se complique face à des jeunes qui disparaissent rapidement dans la nature. « Le plus pratique pour nous est la prise en flagrant délit, commente le sergent Jean-Luc Tremblay de la Régie intermunicipale de police Rochelieu-Saint-Laurent. Mais c’est compliqué face à des jeunes qui fuient. Pour parvenir à arrêter ces derniers, nous avons besoin de description. On ne peut pas arrêter des personnes dans la rue sans raison valable. »

Ainsi, se doter de caméras de surveillance pourrait être une bonne solution. « C’est un bon moyen d’identifier les suspects, poursuit le sergent Jean-Luc Tremblay. Dans les minutes suivant un méfait, une bonne description permet à nos forces d’être plus efficaces dans nos recherches. Tout peut être utilisé pour nous aider dans l’enquête mais rien n’est garanti. Nous allons toujours adapter notre travail par rapport aux informations que nous détenons. » Selon l’agent sociocommunautaire Éric Boulianne, le « Sonne et décrisse » est une infraction. « C’est 150 $ d’amende. »

Un passant dans la rue Hertel conclut sa pensée sur cette affaire. « C’est la faute aux parents! Leurs enfants ne devraient pas sortir à ces heures-là. »