MRC de Rouville : un plan climat à mettre en place

Fraîchement arrivé à la MRC de Rouville, César Largaespada a commencé son travail ayant pour but de poser des actions afin de proposer un plan climat. Le conseiller a un gros chantier devant lui.

La problématique de l’environnement touche l’ensemble des domaines de la société dans la MRC de Rouville .« Je dois m’entretenir avec tout le monde pour collecter un maximum d’informations et de statistiques notamment sur les émissions de gaz à effet de serre », affirme César Largaespada, spécialisé dans les changements climatiques et conseiller en environnement dans la structure régionale. « Une fois les données pertinentes acquises, les différents comités de travail du Plan Climat pourront mettre au point les actions qui détermineront les mesures de réduction des GES et celles d’adaptation aux changements climatiques. Il ne faut pas oublier qu’au niveau planétaire on vise une augmentation maximale de la température de 1,5 degrés Celsius…donc il faut passer à l’action le plus vite possible sinon le dérèglement climatique pourrait être irréversible. »

» Plusieurs enjeux doivent être traités rapidement sinon les conséquences seront terribles dans quelques années. » – César Largaespada.

Afin de bâtir ce plan, César Largaespada dispose de trois ans. « Nous disposons d’une enveloppe d’environ un million de dollars pour y parvenir. La MRC sera proactive dans ce projet : l’élaboration du Plan Climat est une opportunité unique de rassembler et de collaborer avec toutes les parties prenantes, à savoir les municipalités, l’Union des Producteurs Agricoles, les organismes de bassin versant, les industries, les commerces ou encore aux peuples autochtones, et ce avec l’objectif de cibler les GES à réduire à l’échelle de notre MRC tout en priorisant les mesures d’adaptation à appliquer face aux changements climatiques. L’engagement des parties est donc essentiel pour faire face à cet enjeu planétaire. »

Être prêt au bon moment

Pour le spécialiste, plusieurs enjeux en environnement sont préoccupants. » Très préoccupants même, insiste-t-il. Plusieurs enjeux doivent être traités rapidement sinon les conséquences sur la biodiversité, les milieux naturels ou bien l’accès à l’eau potable, par exemple, pourront être bien couteuses. Un budget d’environ 300 millions de dollars est déjà disponible par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) pour toute la province afin d’appliquer les actions découlant du Plan Climat « .

Parmi les défis prioritaires, César Largaespada a ciblé des phénomènes à remédier au plus vite. Ancien membre du Covabar, il connait bien la problématique de l’eau dans la région. « La moitié des bandes riveraines au bord des cours d’eau ne respectent pas la limite de trois mètres sur terrains agricoles et dix mètres en milieu urbain. Cela favorise l’érosion et un processus de sédimentation est favorisé et gagne l’eau. Ainsi, les eaux nécessitent davantage d’entretien et cela augmente les coûts de la MRC. De plus les pesticides utilisés détériorent la qualité de l’eau. La rivière des Hurons est probablement l’une des plus polluées au Québec. »

L’autre enjeu des milieux humides est sa capacité de filtrer et recharger les eaux souterraines. » Ils favorisent la biodiversité locale tout en assurant la quantité et qualité de la recharge en eau. Or, ces derniers ne représentent que 2 % du territoire! C’est très grave, car la moitié de la consommation d’eau potable du territoire est prélevée des eaux souterraines. On entre dans un enjeu de quantité et de qualité d’eau potable. De plus, la perte de biodiversité diminue la présence des pollinisateurs. Cela peut devenir donc un problème par exemple pour les producteurs de pommes. Les agriculteurs représentent 96 % du territoire. Notre rôle est aussi de les sensibiliser et accompagner pour l’adoption des pratiques agroenvironnementales. «

Au final, César Largaespada s’est fixé plusieurs objectifs afin de remplir sa mission. « On vise la décarbonation, la biodiversité, le verdissement des villes et la restauration des milieux humides. Nous devons veiller aussi sur la construction des bâtiments afin de limiter les effets en cas de chaleur extrême. Les personnes vulnérables en souffrent beaucoup. C’est un enjeu de Santé publique. »