Marieville : accepter une part de risque dans la cour d’école

Une liste de jeux interdits dans les écoles du Québec a circulé la semaine dernière. Le journal a regardé avec l’école de Ramezay de Marieville afin de savoir sur quoi elle se base pour interdire un jeu.

« On fait un contrepoids entre le besoin des enfants de développer leurs habiletés motrices et les risques qu’il y a à le permettre ou pas », explique Isabelle Bujold, directrice de l’école.

Quelques jeux sont interdits à l’école de Ramezay de Marieville. Lancer des roches et faire du vélo ou de la trottinette dans la cour de récréation de façon non supervisée font partie des jeux prohibés à l’école. Le soccer ou le basketball, en hiver, deviennent également impraticables en raison de la dureté du projectile lorsqu’il gèle. « On joue au hockey à la place. On alterne les activités en fonction de la saison », fait savoir Mme Bujold.

Les balles de neige

Elle nuance quant au lancer de balles de neige. Les batailles de balles de neige ne sont pas permises. Il est toutefois possible d’en lancer sur une cible définie en ce sens.

Les préoccupations concernant les divers jeux proviennent parfois de l’équipe école ou de parents. Cela ouvre la porte au débat. « Avec l’expertise de chacun, on va recueillir ce qui est bénéfique à un jeu et ce qui l’est moins », dit Mme Bujold.

Code de vie

Le code de vie dans lequel s’inscrivent les règles est révisé chaque année. Le processus s’effectue en collaboration avec le conseil des enseignants. Une fois fait, le code est déposé au conseil de l’établissement, approuvé par les parents et les membres du personnel qui le constituent. Isabelle Bujold raconte qu’il est rare que le code de vie ne soit pas approuvé dès sa première mouture. 

Trop de restrictions?

Avons-nous tendance à trop interdire dans le système scolaire? « Dans mon milieu, on s’adapte à la réalité de notre clientèle, qui change au fil des années. On s’adapte aussi à la configuration de notre cour », soutient Mme Bujold. Elle affirme préférer généralement baliser plutôt qu’interdire complètement. « On essaie de faire la part des choses et de trouver le juste milieu. On doit prévenir, mais il faut accepter une certaine part de risque », établit la directrice de l’école de Ramezay.  

Le roi de la montage

À travers les décennies, l’un des jeux les plus populaires dans les cours des écoles du Québec l’hiver est le roi de la montagne. Le concept est simple : être le roi sur la colline de neige et pousser en bas tous ceux qui tentent de gravir le mont pour y ravir le titre de roi. « C’est un jeu qui doit être supervisé. Si on le permet sur la cour avec 450 enfants et 5 ou 6 adultes pour superviser, ça finit habituellement mal. Par contre, quand on sort seulement avec son groupe d’élèves, là, c’est différent », considère Mme Bujold.

Elle parle aussi de jouer à se tirailler. « C’est peut-être un beau jeu avec ses parents ou sa petite famille, mais si on les laisse faire ça tout seuls, ça se termine rarement bien. » La directrice rappelle au passage les bienfaits que peut procurer ce genre de jeu sur le développement de l’enfant. « Je crois fermement que l’on a plein de choses à apprendre dans le fait de se tirailler, comme reconnaître les limites de l’autre. Quand il m’exprime que c’est assez, il faut que je sois capable de le décoder », complète Isabelle Bujold.

Choix de l’école

Le Centre de services scolaire des Hautes-Rivières mentionne que les écoles connaissent leur réalité et particularité propres. Il n’intervient pas dans le code de vie de ses écoles.

La seule exigence du CSSDHR est la fermeture des modules de jeux du 1er décembre au 1er avril. Cette directive s’appuie sur la norme canadienne des aires et équipements de jeu.