Transport scolaire à Chambly

Chambly : transports en commun insuffisants pour des étudiants de Cégep

Des étudiants chamblyens ne peuvent se rendre au cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu à l’heure en raison d’un manque de bus. exo essaie de trouver une solution.

C’est le dernier arrêt de bus sur le boulevard Fréchette avant de rejoindre le cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu. Nous sommes à la hauteur de la rue Anne-Le Seigneur. Un étudiant attend le bus, il est 7 h en ce mardi matin. « Le manque de bus est une réalité. Certains élèves ne peuvent pas y monter, car il n’y a plus de place. » Il ne le sait pas encore, mais en cette journée à cette heure, le bus ne s’arrêtera pas. À lui de trouver une solution.

Mélanie Demers a acheté une voiture à sa fille pour résoudre le problème. « Comme plusieurs autres étudiants de Chambly, nous n’avions pas le choix. J’enseigne aussi au cégep depuis la dernière session et le service de transport en commun est compliqué. De plus, nous avons très peu d’heures de service. Alors, il est possible que j’arrive en retard, mais c’est une réalité partagée par les élèves. »

Devant ce problème, Alexandra Labbé, mairesse de Chambly, assure faire ce qu’elle peut. « Le financement des transports en commun connaît une situation compliquée avec un trou béant laissé par les modes de transports plus lourds, comme le train ou le métro dans les services métropolitains. Des investissements ont donc été coupés dans de nouveaux services. »

Raisons de budget

La mairesse met d’abord la responsabilité de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) devant les faits. « Les couronnes nord et sud de l’île de Montréal se sont serré la ceinture durant la pandémie. Alors que notre service était à 100 % avant la pandémie, nous étions déjà en classe « sardines ». Nous sommes aujourd’hui à 95 % du service avec un achalandage similaire. Et là, on nous demande de resserrer la ceinture davantage. Le casse-tête est là. »

La situation du transport en commun a déjà préoccupé les gens de la Rive-Sud possédant un véhicule, puisque leur taxe d’immatriculation passera de 59 $ à 150 $. « On va continuer à mettre la pression auprès de la CMM en commençant par l’argent pris sur les plaques d’immatriculation, poursuit Alexandra Labbé. On veut que l’argent pris revienne dans les couronnes, car c’est là qu’on a besoin du service. Les villes concernées sont très solidaires à ce sujet. Mais pour le moment, j’ai les deux mains liées, on ne peut déployer de nouveaux autobus. »

De son côté, la compagnie d’autobus exo essaie de trouver une solution. « Depuis la rentrée automnale, exo connaît une augmentation de l’achalandage à bord de ses autobus et du transport adapté comparativement à celui de la saison estivale. La congestion routière affecte également de façon importante la ponctualité de nos services d’autobus et de transport adapté et contribue à surcharger certains voyages, et ce, dans tous les secteurs. Contrairement aux années antérieures, exo ne peut ajuster à la hausse le nombre d’autobus et de voyages pour des raisons budgétaires. »

Montréal, la solution?

La compagnie estime que différents facteurs font obstacle au bon déroulement du service le matin lors des heures de pointe. « La rémunération provenant de l’Autorité régionale du transport métropolitain ne couvre plus les coûts d’exploitation réels d’exo depuis 2023, alors que l’achalandage sur les lignes reliant Chambly à Saint-Jean-sur-Richelieu atteint présentement 112 % du niveau prépandémique. Nous sommes au courant de la situation et nous tentons d’identifier des optimisations possibles ailleurs sur notre réseau, de façon à pouvoir libérer des ressources pour bonifier la ligne 685, dès cet hiver, à coût nul. Cependant, l’enjeu budgétaire actuel nous limite dans les solutions que nous pouvons apporter rapidement. »

En attendant, Sylvie Demers et d’autres familles ne veulent pas rester les bras croisés. « On pense envoyer nos enfants au cégep Édouard-Montpetit, ce sera plus simple. »