Vocation d'enseignante

Chambly : Découvrir la profession d’enseignante

À 30 ans, Roxanne Bédard a fait le grand saut pour devenir enseignante. Une profession qu’elle embrasse cette année à l’école secondaire de Chambly grâce à l’art dramatique.

Roxanne Bédard enseigne l’art dramatique une dizaine d’heures par semaine à l’école secondaire de Chambly depuis la rentrée scolaire. Une nouveauté pour la trentenaire, qui, jusqu’ici, animait un atelier d’art dramatique depuis quatre ans au cégep Édouard-Montpetit à Longueuil. « La grande différence, c’est le fait que les cégépiens voulaient être là et étaient motivés. J’ai vraiment aimé animer et partager les expériences de théâtre. Je touche un peu à tout dans le domaine, de la production aux costumes. »

Mais pour des adolescents, la donne est différente. « Dans un cours, l’encadrement est plus sécuritaire, poursuit la professeur. Le but est d’attiser leur créativité. On travaille davantage la confiance de la classe, car à leur âge, ils sont dans le jugement, ce qui est normal. »

Le ministère de l’Éducation a lancé, lundi dernier, une campagne publicitaire afin de convaincre davantage de jeunes à se lancer dans une carrière d’enseignant dans le but de lutter contre la pénurie dans la profession. Au mois d’août, Québec souhaitait combler plus de 5 700 postes.

Un rythme à prendre

Après deux mois de cours, la jeune femme s’est rendu compte des défis auxquels elle doit faire face.

« N’importe qui ne peut pas devenir professeur. Enseigner, ce n’est pas juste se mettre devant une classe et parler. Ce sont trente humains qui viennent avec leurs lots d’émotions. Moi aussi, je suis humaine, et je dois être à l’écoute de mon ressenti, mais parfois, les jeunes sont vifs. Il faut assimiler beaucoup de mécanismes auxquels on ne pense pas au début. »

En débarquant à l’école secondaire de Chambly, Roxanne Bédard a dû se familiariser avec de nouvelles méthodes de travail. « Je suis arrivée le jour de la rentrée. Donc, je n’avais aucun point de repère et je ne connaissais pas les groupes. Le début d’année scolaire a été assez rock’n’roll, car il fallait assurer un suivi auprès des parents, aussi avec les élèves. C’était un gros apprentissage. Aujourd’hui, cela va mieux, car nous avons su créer des liens. L’objectif final pour mes groupes est le fait, pour les étudiants, d’être assez en confiance pour faire du théâtre. »

Si elle vient de débuter en tant qu’enseignante, Roxanne Bédard est ouverte à rester dans cette branche sur le long terme. « Je vais voir où j’en suis rendue pour la suite. Cela fait longtemps que je suis autonome, je peux organiser moi-même mes cours. Mais il est vrai que lorsqu’on commence, c’est très difficile. Créer des cours, faire les suivis, cela prend un rythme de travail. »

Postes à combler

Actuellement, 1 312 postes d’enseignants sont à combler sur l’ensemble du Québec, y compris 14 au sein du centre de services scolaire des Patriotes, dont font partie Chambly et Carignan.

» N’importe qui ne peut pas devenir professeur. Enseigner, ce n’est pas juste se mettre devant une classe et parler. » – Roxanne Bédard

Gabriel Maillé, porte-parole du Syndicat de Champlain, spécialisé dans le personnel enseignant et de soutien, accueille favorablement des enseignants comme Roxanne Bédard. « On a besoin d’eux! Il faut que les étudiants et les élèves aient un adulte face à eux en classe. Néanmoins, on encourage ceux qui n’ont pas fait de formation à pouvoir se qualifier afin qu’ils aient un meilleur salaire et surtout pour garantir une qualité d’enseignement. Actuellement, on paie les politiques de désinvestissements massifs dans l’éducation de ces dernières années. »