Chambly : le communautaire manifeste devant le bureau de Jean-François Roberge

Une vingtaine d’acteurs du monde communautaire de la MRC de Rouville et du Haut-Richelieu ont manifesté, mercredi dernier, devant le bureau du député de Chambly, Jean-François Roberge. Les responsables réclament davantage d’argent pour lutter contre la pauvreté.

Plusieurs membres d’organismes communautaires se sont donné rendez-vous devant le bureau du député de Chambly, Jean-François Roberge. Pancartes levées et répondant au cri « Le Québec est KO », ils ont remis une lettre à l’équipe du député, exigeant plus de moyens financiers.

« Le budget alloué au plan de lutte contre la pauvreté est passé de 2,8 milliards $ sur six ans en 2017 à 750 millions $ pour les cinq prochaines années, regrette Marie-Line Audet, directrice générale de la Table nationale des Corporations de développement communautaire (TNCDC). Pourtant, les besoins sont exponentiels. On s’attendait à un gouvernement à notre écoute et c’est une grande déception. »

Nathalie Grenier est directrice générale de la Corporation de développement communautaire (CDC) du Haut-Richelieu, qui regroupe en partie Chambly, Carignan et le territoire de la MRC de Rouville. À l’origine de l’initiative, elle dépeint un portrait très négatif de la situation dans son secteur. « Pour le moment, c’est le manque de logements qui nous préoccupe, souligne-t-elle. Ce phénomène amène les gens vers l’itinérance. Nous comptons pour le moment 200 personnes sans domicile sur notre territoire, et il est fort possible qu’il en existe d’autres que nous ne connaissons pas. »

La base économique pas assurée

D’autres indices poussent la responsable à estimer que la situation ne s’améliorera pas. « On est rendus à un point où des gens avec un salaire décent doivent aller à la banque alimentaire. Ce sont des demandes supplémentaires qui font déborder notre service. Pourtant, le logement et la nourriture sont la base dans notre société. Si la volonté politique n’existe pas en matière de logement, on ne peut pas avancer. Nous faisons des miracles avec peu. Or, ce » peu » ne suffit pas. »

Nathalie Grenier explique la situation actuelle par la pandémie de COVID qui a secoué la société. « Nous avions lancé une table dédiée à l’itinérance pour sensibiliser différents acteurs à cet enjeu, rappelle-t-elle. Mais la pandémie a exacerbé la situation, si bien que maintenant, il faut que l’on investisse dans le milieu social et ce n’est pas le privé qui s’en occupera. »