Chambly : une impuissance généralisée pour la subvention de L’Entraide Plus.
Linda Caron, porte-parole de l’opposition officielle responsable de la région de la Montérégie, s’est rendue dans les bureaux de L’Entraide Plus afin d’écouter l’organisme chamblyen, qui s’essouffle à courir après sa subvention de 570 000 $.
La table locale, guidée par Sylvie Blanchard, directrice générale de l’organisme, a exposé son problème à Linda Caron. « Je peux essayer de mettre davantage de pression sur le gouvernement par différents outils parlementaires. Je peux apporter des pistes de solutions. Reste à voir s’ils vont les accepter », répond Linda Caron, députée du Parti libéral du Québec (PLQ), à savoir ce qu’elle peut entreprendre concrètement pour faire aboutir le dossier stagnant. À Québec, c’est le PLQ qui est le parti de l’opposition officielle à la Coalition avenir Québec (CAQ). « Quand on a un gouvernement aussi majoritaire qu’à l’heure actuelle, ils font ce qu’ils veulent », affirme Mme Caron.
Financement bloqué
L’Entraide Plus attend toujours la subvention d’environ 570 000 $ que lui avait consentie Ottawa, en mars dernier, afin d’offrir les services dont ont besoin des aînés sur le territoire. L’enveloppe provenait de l’initiative fédérale Bien vieillir chez soi. Le projet que Sylvie Blanchard propose permet d’offrir de menus travaux aux domiciles d’aînés de la région.
Une mauvaise surprise l’attendait toutefois à la fin du mois de mai, alors qu’Ottawa s’est rétracté sur la subvention préalablement approuvée. L’organisme devait obtenir l’autorisation préalable du gouvernement du Québec avant de pouvoir conclure une entente de financement avec le gouvernement du Canada. Cela fait plusieurs mois que Sylvie Blanchard se bat pour avoir des réponses d’Ottawa et de Québec. « Je suis fâchée. Arrêtez de vous bomber le torse. On n’a pas besoin de ça, nous! On veut aider les aînés », lance amèrement Mme Blanchard.
Une loi dans les jambes
Pour refuser l’aide d’Ottawa, Québec fait appel la Loi M-30. Elle stipule qu’il est interdit à un organisme municipal québécois de conclure une entente avec un autre gouvernement au Canada, sans l’autorisation préalable du gouvernement du Québec. En imposant la nécessité de conclure une entente au préalable entre Québec et Ottawa, M-30 tente d’empêcher « l’ingérence » du fédéral dans ce « champ de compétences » provincial.
« Le gouvernement du Québec n’a pas répondu à notre demande ou à celle des organismes, que les organismes assujettis à la Loi M-30 reçoivent des fonds par l’initiative Bien vieillir chez soi. Par conséquent, l’Entraide Plus de Chambly ne peut présentement pas bénéficier de financement fédéral pour son projet. Malgré une tentative d’entente, restée sans réponse, de la part du ministre MacKinnon demandant une exemption pour cette invitation, le gouvernement du Québec n’a donné aucune suite à notre bureau et prive de ce fait tous les organismes du Québec assujettis à la Loi M-30 ayant appliqué au programme Bien vieillir chez soi », résume au journal le Cabinet du ministre du Travail et des Aînés, Steven MacKinnon. Le porte-parole du député du Parti libéral du Canada ajoute que tous les autres organismes du Québec non assujettis à la Loi M-30 ont pu recevoir leur financement grâce à l’initiative Bien vieillir chez soi.
Sonia Bélanger, ministre responsable des Aînés à la CAQ, n’avait pas répondu aux questions du journal au moment d’écrire ces lignes.
Dérogation à la loi
Des programmes ont eu droit à une dérogation de la Loi M-30. CanExport PME, Le Canada en fête ou Fondation canadienne pour l’innovation pour des projets d’infrastructure de recherche sont des programmes qui ont eu droit d’en déroger. Pourquoi? « Je suis autant dans le noir que vous, répond au journal Linda Caron. Je crois que c’est un choix politique. Il n’y a pas d’explication logique de refuser de l’argent pour un programme qui aide les aînés. »