Un meurtrier veut être libéré avant le minimum de 25 ans

JUSTICE. Un homme condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre au premier degré demande une révision judiciaire pour avoir accès à la libération conditionnelle avant le minimum de 25 ans prévu par la loi.

Il y a maintenant 16 ans que Dany Bouchard-Asselin croupit dans des prisons fédérales pour un meurtre commis le 13 juillet 1999. Ce jour-là, il a tiré quatre fois sur son ex-partenaire de crime Sylvain Bélanger, à la résidence de ce dernier, à Sainte-Angèle-de-Monnoir.

Bouchard-Asselin a été déclaré coupable deux ans plus tard et ses tentatives d’appel ont été rejetées par la Cour suprême en 2004.

Le Code criminel prévoit qu’une personne trouvée coupable de meurtre au premier degré soit condamnée à une peine de prison à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Une clause permet toutefois à un détenu de demander une révision judiciaire après seulement 15 ans. Il peut demander à un jury de revoir son dossier et son comportement depuis qu’il est détenu afin de les convaincre qu’il peut réintégrer la société.

Dans le cas de Bouchard-Asselin, le jury a été sélectionné hier et les audiences s’étireront jusqu’au 28 octobre, au palais de justice de Longueuil. Même si sa demande est acceptée, il devra ensuite passer devant la Commission des libérations conditionnelles.

De grands progrès

Selon les documents soumis par l’avocate de Dany Bouchard-Asselin, Me Sandra Brouillette, l’ancien braqueur de banques devenu meurtrier aurait grandement modifié ses habitudes, ses valeurs et son mode de vie depuis le début de son incarcération. Le point tournant serait survenu en 2009, après avoir été pincé avec des stupéfiants dans sa cellule.

Bouchard-Asselin serait abstinent depuis ce moment et les divers rapports sur son cheminement en tant que détenu, produits depuis cette date, soulignent une nette amélioration de son comportement.

«L’arrêt de consommation de drogues et l’investissement dans diverses démarches thérapeutiques concordent avec une nette accalmie, un changement de cap, remarqué dès 2009», lit-on dans un rapport daté de 2015.

Me Brouillette a également déposé en preuve diverses attestations pour les études et les programmes thérapeutiques complétés par son client.

Un long passé criminel

Dany Bouchard-Asselin, 38 ans, a une longue liste d’antécédents criminels qui débute dès 1994. Il s’agit surtout d’introductions par effraction et de vols.

Au moment du meurtre, il faisait d’ailleurs partie d’un important groupe de braqueurs de banque dirigé par Ghislain Demers, tout comme Sylvain Bélanger, qui travaillait également comme DJ dans un bar de Richelieu.

Selon les documents soumis à la cour hier, les choses se seraient toutefois corsées entre Bélanger et Bouchard-Asselin. Le premier avait tenté de mettre le groupe contre le second tout en essayant de partir à son compte.

Mécontent, Bouchard-Asselin aurait tenté une première fois de le tuer avec l’aide d’un complice, Paul Gagnon, qui faisait aussi partie du groupe de braqueurs. Le plan a toutefois échoué et Bouchard-Asselin s’est présenté seul deux jours plus tard pour abattre sa cible. Il a été arrêté à Val-d’Or le 17 septembre 1999.

Lors de son procès, Bouchard-Asselin a jeté tout le blâme sur Gagnon, sans succès. Il aurait toutefois avoué son crime après l’échec de son dernier appel, en 2004.

Le groupe de voleurs a été démantelé par la Sûreté du Québec en janvier 2002.

Avec la collaboration de Jos Morabito.