La Plantation JLS: Une passion qui se transmet de père en fils

HISTOIRE. La Plantation JLS a vu le jour grâce à la détermination de Lucien Lapointe. Ses sapins ont voyagé de l’Estrie à Montréal en passant par la Rive-Sud pour finalement se retrouver dans les maisons ornées de décorations.

L’homme de 82 ans, qui aurait pu être un fermier, a passé sa carrière chez Hydro-Québec, à Montréal.

«Je suis venu au monde sur une ferme. En campagne, il y a une meilleure qualité de vie, mais il faut arriver avec de l’argent», affirme-t-il.

«Moi, comme fermier, je n’étais pas capable de tuer un animal. Dans ce temps-là, nos parents nous disaient d’aller travailler en ville, car il y avait de l’argent», ajoute M. Pelletier.

M. Lapointe a toutefois décidé d’effectuer un retour à la terre dans les années 1970. Il a alors acheté un terrain en Estrie pour planter des sapins.

«À l’époque, ce sont des sapins non cultivés qui étaient vendus à Montréal. Mon père et d’autres personnes se sont donc dit: "On pourrait les planter dans des champs et les rendre plus beaux que s’ils poussaient dans le bois"», raconte son fils, Serge Lapointe.

Lucien Lapointe a commencé à travailler sur sa terre à temps partiel et à louer des espaces à Montréal pour vendre ses sapins.

«Quand il est arrivé sur le marché, les clients ont dit qu’ils étaient plus beaux que les sapins non cultivés», mentionne Serge Lapointe, qui s’est impliqué dans l’entreprise dès son jeune âge.

Développer l’autocueillette

Lucien Lapointe a vendu ses sapins pendant de nombreuses années à Montréal. Pendant tout ce temps, il songeait à trouver un endroit pour l’autocueillette.

«Ces clients à Montréal disaient: "Ça serait agréable si on pouvait aller couper notre sapin"», relate Serge Lapointe.

Puisque ses terres étaient loin et que son marché touchait davantage la Rive-Sud, Lucien Lapointe a décidé de s’installer à Sainte-Angèle-de-Monnoir, il y a environ 25 ans.

Il a néanmoins continué à vendre ses sapins cultivés en Estrie à Montréal, le temps que les nouvelles pousses prennent de la maturité. Il a délaissé la métropole lorsque l’entreprise de Sainte-Angèle  a ouvert ses portes il y a 13 ans.

«Les coûts engendrés pour aller vendre à Montréal sont élevés. Il faut payer pour la location du terrain et il y a beaucoup de pertes», explique Serge Lapointe.

Son père a néanmoins conservé sa terre en Estrie jusqu’à récemment pour l’exportation et la vente en gros.

Au début, la famille a dû faire de la publicité pendant quelques années pour promouvoir l’autocueillette, puis le bouche-à-oreille a fait son effet.

Aujourd’hui, l’endroit est connu et autant des familles provenant de Drummondville que de Saint-Sauveur font le voyage pour couper leur sapin de Noël.

Le site est aussi prisé à la fin du mois de décembre par les Russes, car ils célèbrent Noël les 6 et 7 janvier. Cette année, la femme de Serge Lapointe, Nadine Morency, a même créé un panneau de bienvenue écrit en plusieurs langues, dont le Russe, et a décoré un mur pour y créer des cabanes.

L’entreprise en quelques chiffres

13 ans

Nombre d’années pour faire pousser un sapin

30 à 40 000

Nombre de sapins sur la plantation

5000

Nombre de sapins plantés chaque année

70 arpents

Superficie de la plantation

2

Nombre de variétés de sapins

45 à 65$

Prix d’un sapin

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