Dans les coulisses du travail de rue

COMMUNAUTÉ. Armé de son sac à dos, Davy* se promène dans les lieux fréquentés par les jeunes pour aller à leur rencontre. Le nouveau travailleur de rue de Chambly poursuit la mission de l’organisme POSA/Source des Monts, afin de faire le pont entre les

« Je suis la continuité des services offerts par POSA, explique le travailleur de rue. Mon mandat, c’est de répondre aux besoins des jeunes et de les diriger vers les organismes qui peuvent les aider pour toutes sortes de problématique. »

L’intervenant parcourt les endroits fréquentés par les jeunes pendant l’été. Il se rend notamment dans les différents parcs, au Fort-Chambly et même à certains commerces comme le Tim Hortons. Le travailleur de rue se présente et informe les jeunes des services de soutien qu’il offre et de sa disponibilité à les écouter en cas de besoin.

Au total, l’intervenante qui occupait cette fonction l’an dernier a mené près de 400 interventions individuelles avec des jeunes de la région. De ce nombre, 86 étaient en lien avec de l’accompagnement pour un projet ou un loisir, 56 à propos d’une problématique relationnelle et 31 pour une réalité familiale.

« En s’intéressant à eux, on découvre des passions pour la musique et on les aide à organiser un spectacle, ou une compétition pour un passionné de sport. Ça les motive positivement », mentionne le responsable des programmes et du service aux membres de l’organisme et aussi ancien travailleur de rue, Serge Savoie.

Parmi les personnes aidées l’année dernière, 58% étaient des hommes. Près de la moitié des interventions avaient été faites avec des jeunes âgés de 18 à 24 ans.

Lien privilégié

En raison de la proximité avec Montréal, la dynamique de Chambly s’avère plus familiale. « Les ados ont le goût de vivre des expériences et c’est facile de prendre un mauvais chemin. On essaie d’éviter ces situations en organisant par exemple des activités », mentionne M. Savoie.

Le travailleur de rue planifie ses interventions en se basant sur les besoins des jeunes qu’il côtoie.

Dans certains cas plus délicats, comme lorsqu’il est question de problèmes familiaux ou de consommation,  il doit faire attention pour ne pas brusquer les jeunes et accepter leur rythme.

« Parfois, le défi du travailleur de rue est de rétablir un lien de confiance, pas seulement envers les humains, mais aussi avec la société », indique la directrice générale de l’organisme, Marie-Josée St-Aubin.

« Il y a des jeunes qu’on avait aidés qui reviennent chez POSA des années plus tard pour venir faire du bénévolat. C’est notre paie », conclut-elle.

*Le nom de famille est privé pour préserver la confidentialité du travailleur de rue.