Un ange gardien sur la route des enfants

Beau temps, mauvais temps, le brigadier Georges Beauchamp ensoleille le quotidien des petits comme des grands. Depuis 10 ans, il est un phare posté à l’intersection du boulevard Brassard et de la rue Barré à Chambly.

M. Beauchamp a commencé sa carrière dans l’armée, puis a poursuivi dans le domaine de la mécanique, comme conseiller technique au concessionnaire Ford à Carignan. Dévasté par le décès de son épouse, son beau-frère lui a conseillé de postuler comme brigadier pour sortir et rencontrer des gens.

« Je ne savais pas si les enfants allaient m’aimer, mais finalement, il avait raison! J’adore ça », lance-t-il.

En 2008, M. Beauchamp a commencé à titre de remplaçant comme brigadier pour la Ville. Deux ans plus tard, il a obtenu sa permanence à ce coin de rue.

« Comme deuxième job, je ne regrette pas une seconde! C’est vraiment la cerise sur le <I>sundae<I> pour finir ma carrière », s’exclame le brigadier, les yeux brillants, lors du passage du Journal de Chambly.

Posté au coin de la rue avec le grand sourire, il salue de la main les chauffeurs d’autobus et ses anciens élèves en voiture qui traversaient jadis avec lui.

Avec les enfants

En arrivant à bord de son vélo au coin de la rue, la jeune Kim fait spontanément un câlin à M. Beauchamp, alors qu’il placote avec une autre élève de 6e année.

Le brigadier connait le nom de la trentaine d’enfants qu’il fait traverser tous les jours et prend des nouvelles de chacun d’entre eux.

« Avec l’ouverture de la nouvelle école primaire, le nombre de mes élèves marcheurs a diminué de moitié. Je les salue encore lorsque je les croise », mentionne-t-il.

Passionné par son métier, il prépare des petites surprises comme des sacs de bonbons à l’Halloween et pour chaque occasion.

« Mon travail donne un but à ma vie, confie-t-il. Je suis un jaseux, je vois plein de monde et ça rend mes journées spéciales! »

Entre le potinage des jeunes filles et les anecdotes racontées par les jeunes, le brigadier console aussi quelques chagrins.

« L’année dernière, j’avais un petit garçon qui était plus émotif. Il me racontait que ses parents se chicanaient et ça lui faisait de la peine. Je prenais le temps de l’écouter et de l’encourager », se souvient-il.

Sécurité

Le brigadier doit avoir des yeux partout pour éviter les malheureux accidents. Avant de traverser, il s’assure de se placer devant les voitures pour protéger les jeunes.

Depuis quelques semaines, il redouble de prudence puisque plusieurs gros camions circulent sur cette artère en raison de travaux dans le quartier.

« En général, les automobilistes sont corrects, mais je ne comprends pas qu’il y en a encore qui utilisent le cellulaire au volant, s’indigne-t-il. Combien j’en vois par jour avec le cellulaire dans les mains en conduisant! »

À 75 ans, M. Beauchamp souffre d’arthrose aux genoux. Si cela le gêne lorsque surviennent plusieurs journées de pluie, il espère tout de même poursuivre son travail encore quelques années.

« Je souhaiterais me rendre jusqu’à 80. Je n’ai pas encore assez mal pour arrêter », plaisante-t-il.