Trois directeurs généraux à Chambly
Jusqu’à jeudi au plus tard, la Ville de Chambly aura trois directeurs généraux. Une situation exceptionnelle que la Commission municipale du Québec (CMQ) elle-même ne se rappelle pas avoir vécue.
Les événements se suivent à un rythme effréné à Chambly. La Municipalité de 30 000 habitants est au cœur de l’actualité depuis novembre 2017, date des dernières élections municipales qui avaient reconduit le maire Denis Lavoie à un quatrième mandat.
Le dernier en date se jouera mercredi entre les élus de la Municipalité et leurs tuteurs. Ensemble, ils devront organiser le retour de Jean Lacroix, directeur général de Chambly, qui a été congédié par la Ville le 19 novembre 2013. Ce dernier était depuis cette date en procédure judiciaire devant le Tribunal administratif du travail, qui a rendu un verdict en sa faveur le 15 mai 2019. Le Tribunal a ordonné « à la Ville de Chambly de réintégrer Jean Lacroix dans son emploi, avec tous ses droits et privilèges, dans les huit jours de la notification de la présente décision », pouvait-on lire dans le jugement.
« Mercredi, les tuteurs et les conseillers rencontreront l’avocat de la Ville qui leur expliquera le jugement du Tribunal administratif », a indiqué au Journal Isabelle Rivoal, porte-parole de la CMQ. Elle mentionne aussi que l’ordonnance du Tribunal « a préséance sur la CMQ. D’autre part, il n’est pas possible de repousser cette date. »
« La Commission est justement là pour éviter qu’il y ait des craintes de leur part, de la peur ou des représailles. » – Isabelle Rivoal
Des employés inquiets
Le point final de ce procès, qui aura duré six ans, a été une audience de 27 jours pendant lesquels 26 témoins ont été entendus et près de 100 pièces ont été déposées. Au sein des témoignages, une majorité des membres du conseil municipal est venue à la barre, et plusieurs employés de la Municipalité ont été appelés. Parmi ces différentes personnes, il y a encore des élus et des fonctionnaires qui sont en poste et qui redoutent le retour de l’ancien directeur général. « Les tuteurs partagent le quotidien avec les employés de la Ville. La Commission est justement là pour éviter qu’il y ait des craintes de leur part, de la peur ou des représailles. Les tuteurs sont également conscients que le directeur général aura à retrouver ses marques. Le but ultime de la CMQ est de prendre des décisions pour que les citoyens soient le mieux servis possible. Pour M. Lacroix, laissons la chance au coureur pour sa réintégration », d’ajouter M. Rivoal.
Un DG en arrêt de maladie
Depuis mars 2019, Michel Larose est en arrêt de maladie. Ce dernier a été embauché en avril 2017 à Chambly alors qu’il quittait ses fonctions à la Ville voisine de Carignan.
En arrivant en fonction, il devenait le troisième directeur général à être nommé à Chambly en moins de cinq mois.
La CMQ avance que rien n’indiquait, dans le contrat de M. Larose, un retour éventuel de M. Lacroix. Si l’ancien directeur général était réintégré, M. Larose devrait quitter son poste. La CMQ n’a pas précisé si ce dernier pourrait alors demander une indemnisation.
Un DG par intérim
Jean-François Auclair a été la personne choisie par la CMQ pour le remplacement de Michel Larose. L’ancien directeur de l’urbanisme est depuis le nouveau directeur général par intérim. Même si la CMQ indiquait, à sa nomination, que ce dernier resterait en poste aussi longtemps que nécessaire, le retour de M. Lacroix obligerait M. Auclair à reprendre son poste de directeur de l’urbanisme.
La question à laquelle le Journal n’a pas encore eu de réponse de la part de la Ville de Chambly est : Combien tout cela a coûté et devrait encore coûter à la Municipalité et donc aux citoyens?
Jeudi, les citoyens devraient connaître le nom du directeur général de leur Ville.