La cabane à sucre chez vous

Contre toute attente, et alors qu’ils prévoyaient essuyer de nouvelles pertes en raison de la pandémie, plusieurs propriétaires de cabanes à sucre du Québec se disent « sauvés » par l’initiative Ma cabane à la maison.

Il n’y a pas si longtemps, en entrevue, Philippe Meunier, de l’Érablière Meunier à Richelieu, se montrait pessimiste quant aux temps des sucres de 2021. Celui qui s’attendait à une deuxième saison « catastrophique », pour cause de fermeture de sa salle à manger, se réjouit maintenant d’un début de saison encourageant grâce au mouvement Ma cabane à la maison, lancé à la fin du mois de février par 70 érablières du Québec.

« Il y a un effet de solidarité marqué, je trouve ça génial (…) je me disais, “ça passe ou ça casse” (…) » – Philippe Meunier

Innover pour se sauver

Cette innovation collective propose des boîtes-repas de cabanes à sucre qu’il est possible de commander sur le site macabanealamaison.com, et de se faire livrer ou de récupérer dans près de 200 points de cueillette à travers la province, grâce à un partenariat avec les épiceries Metro. Les clients peuvent ainsi choisir de ramasser leur boîte-repas dans une épicerie participante près de chez eux, au lieu de se rendre directement à l’érablière. Les boîtes-repas sont offertes pour deux, quatre ou huit personnes, et mettent en vedette plusieurs classiques favoris, comme le jambon à l’érable, les fèves au lard, les oreilles de crisse et bien plus encore.

Les cabanes à sucre solidaires

« Nous sommes 65 érablières et cabanes à sucre à desservir toutes les épiceries Metro à travers le Québec. Mes produits à moi sont distribués dans neuf d’entre elles sur la Rive-Sud et une à Montréal. L’épicerie Metro Plus Collin, à Chambly, en fait partie. Ça a devancé la saison, qui débute généralement à la mi-mars. Mais là, avec cette initiative, l’engouement s’est créé plus tôt. Il y a un effet de solidarité marqué, je trouve ça génial. Pour nous, c’était censé être une deuxième mauvaise année, donc je me disais, “ça passe ou ça casse”, parce que nos dépenses sont trop élevées pour perdre deux années de salaire. Là, au moins, même si ce ne sera pas une année normale, ça nous permettra de payer nos fournisseurs et de couvrir les frais encourus. Si la tendance se maintient, on pourra même faire un profit. Ce n’est pas comme de recevoir les gens à l’érablière, car c’est beaucoup plus de logistique et de travail, mais au moins, on agit. » M. Meunier salue aussi les efforts du gouvernement, qui a annoncé l’octroi d’une aide financière de 50 000 $ à la plateforme, le 18 février dernier.