Le retour des activités parascolaires

La reprise des activités parascolaires a eu lieu le 15 mars dernier uniquement par groupes-classes. À l’école secondaire de Chambly, c’est une année plus fade qu’ont connu les élèves en l’absence de ces activités.

L’école proposait en début d’année une offre de services diversifiée à ses élèves, comme en témoigne son catalogue regorgeant d’activités. L’année dernière, les élèves avaient eu accès gratuitement aux activités parascolaires en raison de mesures financières gouvernementales. Les attentes étaient donc élevées en début d’année. « Ça a été quelque peu tristounet, ne serait-ce que pour la vie dans l’école. L’an passé, près de la moitié de nos élèves participaient à une activité parascolaire, c’était vraiment beau. Le soir, après l’école, je me promenais et on entendait de la musique d’un côté, du chant de l’autre, de la menuiserie ailleurs, etc. C’était vivant. Les mesures permettant la gratuité avaient été un succès et les élèves et nous espérions le vivre à nouveau cette année », exprime avec dépit la directrice de l’école, Caroline Gaigeard.

Les élèves sont donc passés de stimulés par une activité passionnante à restreints à leurs bulles-classes. « Le fait que l’on doive garder les élèves dans la classe a créé un manque. Ils ne sont pas animés, pas occupés. Dans ce temps-là, on voit sortir le téléphone. On a essayé de leur donner des jeux de cartes, on a acheté des jeux de société, mais ce n’est pas ce qui répond à leurs besoins, on s’entend », raisonne la directrice.

« On sait que si nous avions du parascolaire, nous aurions des élèves plus heureux et une école plus vivante. » – Caroline Gaigeard

Effets sur la motivation

Dans le cas de certains élèves, la motivation les raccrochant à l’école et les menant à persévérer, ils la puisent dans le parascolaire, là où ils s’accomplissent. « Les effets sur la motivation scolaire, on les voit. Cette semaine, j’ai rencontré une jeune fille de troisième secondaire qui me parlait des difficultés liées à l’école une journée sur deux à la maison, aux mesures sanitaires, et que rien ne se passe dans l’école, pas d’activités. C’est quelque chose qui est nommé depuis le début de l’année. Les élèves vivent un manque et, pour plusieurs, c’est le parascolaire qui les tient. Si je pense à la robotique, entre autres, qui est très forte chez nous, j’ai des élèves pour qui c’est leur passion, qui viennent à l’école pour faire partie du club de robotique, pratiquement », confirme Mme Gaigeard. Certaines activités en ligne sont accessibles, comme des cours d’espagnol ou de photos, mais « le taux de participation ne ressemble en rien à ce que nous connaissons habituellement en présentiel […] on sait que si nous avions du parascolaire, nous aurions des élèves plus heureux et une école plus vivante », admet-elle.

Un assouplissement qui tombe à plat?

Permettre le retour des activités dans un contexte de respect des bulles-classes et considérant que la fin d’année scolaire se profile à l’horizon, est-ce une annonce que l’on pourrait qualifier de ‘’trop peu trop tard’’? « Non, car nous souhaitons tout de même offrir aux élèves. Nous avons déjà commencé à nous mobiliser. Nous avons entamé certaines activités en bulle-classe. Bien sûr, avant, quand nous offrions une activité, l’offre s’adressait à toute l’école. Maintenant, on doit se limiter par classe dans le souci des normes sanitaires. Dans quelques jours, nous ferons le tour des classes et nous offrirons, par classe, un catalogue d’activités. Si des élèves, toujours par bulle-classe, témoignent un intérêt commun envers une activité, nous l’offrirons. Ce sera un peu au ralenti et ça n’aura rien à voir avec ce que l’on a vécu l’an dernier, mais on tient à être actifs », mentionne Caroline Gaigeard.

Préparation pour septembre 2021

L’incertitude quant à l’avenir plane avec cette pandémie. Planifier en cet état est un exercice complexe. « On vit dans l’espoir, mais en même temps, on a vécu tellement de déceptions, de chambardements, de nouvelles qui nous obligent à nous réajuster constamment depuis mars 2020. On espère que la vie redevienne normale, mais on prépare septembre comme on vit présentement. C’est le mot d’ordre que nous avons pour le moment, en espérant qu’il y ait des assouplissements au fil du temps », entrevoit Mme Gaigeard.

Retour à temps plein au secondaire

Depuis le début de l’année scolaire, les élèves de deuxième cycle du secondaire sont, quant à eux, en alternance à mi-temps entre l’école en virtuel et en présentiel. « On espère grandement leur retour à temps plein. Je vous dirais qu’il le faut absolument et qu’il ne faudrait pas que l’on finisse l’année ainsi. C’est mon opinion de directrice et de maman, ayant une grande fille en quatrième secondaire. Quand on parle de motivation scolaire, il faut que les élèves soient avec nous à l’école », conclut la directrice de l’école.