Fermés avant même de rouvrir
Avant même de pouvoir accueillir à nouveau en leur espace, fermé depuis la seconde vague, les restaurateurs, les bistros et les bars en zone rouge plongent dans cette troisième vague d’incertitude.
En septembre dernier, à la direction de la restauration au Fourquet Fourchette, à Chambly, Frédéric Pichette se projetait déjà vers les mariages de 2021 que l’établissement souhaitait accueillir. « On n’a jamais abandonné l’espoir d’avoir des événements presque normaux dès le printemps. Plus l’hiver avançait, plus on se rendait bien compte qu’il fallait attendre la vaccination pour voir les mesures s’alléger. Depuis février, j’avertis mes mariages de mai, juin et juillet que la saison des mariages est compromise. On définira ensemble à quel moment on décide d’annuler l’événement ou pas, ou d’accepter d’avoir un événement permettant 25 à 50 personnes. Pour ce qui est de l’événementiel, nous avons pas mal déjà fait une croix sur ces trois mois. On espère toutefois, d’ici la Saint-Jean-Baptiste, pouvoir ouvrir nos salles à manger et recevoir de petits groupes. Mon pire scénario serait d’ouvrir à la Saint-Jean. Je ne peux pas imaginer pire que ça. »
« La troisième vague vient défaire nos plans. » – Anik Cormier
Chez L’Artisan, à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le copropriétaire Éric Bellemarre répète « qu’il se doutait que ça arriverait. En plus, les restaurateurs en zone orange qui ont rouvert il y a trois semaines doivent refermer. Tout cet argent investi inutilement pour rouvrir. Ici, je me prépare pour notre terrasse autour de la fête nationale. On s’en allait vers du positif, mais avec les cas des derniers jours, c’est décourageant. On recommence les takeout en espérant que le couvre-feu ne redescende pas à 20 h. »
Aux Délires et Délices, la copropriétaire Anik Cormier évaluait, aux Fêtes passées, que « le 15 avril devrait être une date magique. La troisième vague vient défaire nos plans. Allons-nous rouvrir autour du 22 juin? Tout est possible. On suit les nouvelles, mais personne ne sait ce qu’il adviendra. J’essaie de demeurer positive. On développe quand même nos collaborations côté nourriture, bières et programmation musicale. Les musiciens savent que tout peut être décalé », énonce-t-elle. Mme Cormier ajoute que les aides gouvernementales financières octroyées tombent à échéance et qu’elle sera à l’écoute des prochaines aides à venir.
Le Fourquet Fourchette et Chez L’Artisan « s’accordent pour dire que leur personnel en attente devient un poids et que les pertes financières sont majeures ».