Les premiers balbutiements

Le Journal de Chambly fait un premier tour de table auprès des élus de la Ville afin de dessiner une esquisse de ce qui se profile pour les élections municipales.

Les élus commencent à afficher leur couleur en ce début de campagne municipale. Pour la mairesse, les conseillers du parti Démocratie Chambly (DC) et les conseillers indépendants, ce sont divers scénarios qui marquent l’horizon.

La mairesse Alexandra Labbé et le conseiller Carl Talbot étaient du parti DC. Il y a environ un an, chacun d’eux se dissociait du parti pour devenir indépendant. « Je sollicite un autre mandat à titre de mairesse et, plus le temps avance, plus on m’en parle. Aussi, plusieurs candidats ou futurs candidats indépendants m’ont approchée pour savoir si je ne pouvais pas leur filer un coup de main, et ils sont intéressés peut-être à venir brasser la soupe. Je me présenterai donc comme indépendante et j’ai bien hâte de travailler avec le prochain conseil et de voir les candidats de qualité qui se présenteront à la prochaine élection », établit la première magistrate de la Ville. De son côté, Carl Talbot énonce « que je vise poursuivre les belles réalisations amorcées depuis mon mandat en 2019. J’ai envie de continuer et d’aller au bout de certains projets mis en branle, et de travailler avec la mairesse et le conseil municipal ».

Démocratie Chambly

Au sein du conseil, trois élus représentent DC. Julie Daigneault est devenue chef du parti. « Nous ne sommes pas encore rendus là et ma réflexion ne s’enligne pas par là, émet la conseillère Julie Daigneault, questionnée sur la possibilité qu’elle se présente à la mairie. J’ai un super district que j’aime, dans lequel il y a de beaux défis à relever. Nous sommes en train de regarder ce que l’on fera. Aucune décision n’a été prise officiellement au sein de notre équipe », complète celle qui, à tout le moins, se présentera à titre de conseillère à nouveau.

« Ma réflexion n’est pas terminée quant à être à la mairie. Je suis bien comme conseillère municipale, j’aime mon district. J’ai une bonne influence au sein du conseil. Ai-je envie de continuer en politique? Oui, ça c’est clair. Ça fait des années que je suis impliquée, que ce soit en allant à la mairie ou que j’assiste aux conseils de Ville. Donc, ça a toujours été quelque chose pour lequel je me suis sentie concernée. J’ai quand même une expérience et le savoir-faire. Depuis plusieurs années, je siège à des conseils d’administration, j’ai été présidente de syndicat de section locale. Spontanément, de prime abord, je demande un deuxième mandat dans mon secteur », exprime la conseillère Marie Lise Desrosiers.

« L’intention de DC serait d’avoir un alignement complet. Ceci étant dit, ça ne se garoche pas aux portes pour se présenter en politique municipale. J’ai tout de même bon espoir que nous y arriverons », dit le conseiller Mario Lambert, qui souhaite s’impliquer encore en politique, que ce soit « comme conseiller, à la mairie ou comme simple citoyen ».

Conseillers indépendants

Pour ce qui est de renouveler son mandat de conseiller, Richard Tétreault « penche davantage vers le non. Ça fait quand même 18 ans que je suis conseiller municipal, 5 mandats et 7 campagnes électorales d’affilée. J’avoue que des campagnes, je ne suis plus capable; je trouve ça épuisant. Au moment où l’on se parle, je ne pense pas me représenter », confie l’homme de 63 ans. De son côté, le conseiller Luc Ricard annonce « qu’il se présentera à nouveau sous une bannière indépendante. Il y a beaucoup de gros dossiers à régler pour les quatre prochaines années. Être indépendant me permet de représenter la masse, et non pas de petits groupes avec des intérêts particuliers et précis, librement, dans une vision de bien répondre aux gens ». Pour sa part, Serge Gélinas indique que « toutes mes options sont ouvertes. J’attends l’orientation claire de M. Legault à savoir quel genre de campagne électorale on aura. Y aura-t-il une course au fédéral en même temps que la nôtre? On est conscients qu’avec le port du masque, la distanciation et toutes les mesures, ça fera une campagne qui prendra une bizarre de tournure. Il faut quand même savoir avec ça. »

Au moment d’écrire ces lignes, il n’avait pas été possible de parler au conseiller Jean Roy.

Climat

Quelques mois avant les élections, quel climat règne au sein du conseil municipal de la Ville de Chambly? « Un climat préélectoral. Pour ma part, je pense que ça va bien. L’information circule bien. Pour le reste, ce n’est pas à moi de dire si tout le monde se sent capable de parler, d’échanger. Je considère que j’essaie de créer l’espace pour que ça se passe et que tous participent aux discussions », exprime Mme Labbé.

« Généralement, je dirais que le climat est bon. Avec les mécanismes et la communication mis en place depuis deux ans entre fonctionnaires, direction générale et mairesse, les dispositions sont là pour que nous ayons l’information pour nous prononcer », évoque M. Talbot.

« Tout étant relatif, le climat est très bon. Ce n’est pas tout le monde qui ‘’irait à la bière ensemble’’, mais quand on se parle, que l’on échange et que l’on débat, c’est, généralement, de loin meilleur que ce que c’était il y a deux ou trois ans. Ça s’est beaucoup amélioré, c’est le jour et la nuit », compare M. Lambert par rapport au passé.

« Depuis que Mme Labbé est devenue indépendante, le climat est un peu différent. On se rend compte qu’il y a une petite guerre entre ses anciens acolytes et elle-même. J’ai connu ça dans le passé. Mais ça va quand même bien, les gens se respectent même si les opinions diffèrent. J’ai connu bien pire et j’ai connu mieux aussi », partage M. Tétreault.

« On peut le voir par les séances diffusées. Je pense que les échanges sont assez clairs et assez directs. Récemment, on a eu des dossiers qui ont fait lever la ferveur de certains citoyens avec prises de position. Mon but est de travailler avec les gens qui sont élus en fonction de mes valeurs d’élu », transmet M. Gélinas.

« La mairesse a une vision de transparence. Toutes les informations circulent alors qu’auparavant, il pouvait y avoir un manque d’information. Ça coule très bien. Les gens expriment leurs opinions en connaissance de cause », boucle M. Ricard.