Le yoyo se poursuit
L’éclosion du Méga Gym de Québec, où près de 200 cas positifs sont maintenant répertoriés, a eu des répercussions sur les salles d’entraînement de Chambly.
Pour la troisième fois depuis le début de la pandémie, les salles d’entraînement Chez Trottier et le Crunch Fitness de Chambly ont dû fermer leurs portes à nouveau. C’est ce que le premier ministre du Québec a annoncé lors de la conférence de presse du 6 avril, moins de deux semaines après la réouverture de ces espaces sportifs. « Quand le gouvernement nous a permis de rouvrir, je n’étais pas content car la MRC de La Vallée-du-Richelieu et la santé publique disaient que nous devions rouvrir à la fin mai. La MRC nous a fait un second prêt pardon (remboursement de 80 % sur les frais fixes), une dette de plus qui s’étalait jusqu’à juin. J’étais conditionné à ça, je m’étais fait à l’idée. Quand on a rouvert, la MRC m’a téléphoné surprise. Je leur ai dit que nous allions rouvrir pour refermer, c’était écrit dans le ciel », émet Steve Trottier de Chez Trottier, qui ajoute « ne pas avoir encore reçu ce remboursement du prêt pardon ».
« Certains de nos employés ont malheureusement manifesté l’intention de se tourner vers autre chose avec cette refermeture. » – Antoine L’Estage
Antoine L’Estage, propriétaire, avec Patrice Rouleau, de trois centres Crunch Fitness, dont celui de Chambly, avait mentionné au journal qu’il « préférait être fermé plus longtemps plutôt que d’ouvrir avant le temps et de devoir fermer une troisième fois ». Sa boule de cristal avait vu juste. « Cette fois, là, je suis extrêmement déçu. Je suis un gars positif dans la vie. Ça m’en prend beaucoup pour m’ébranler. Je vois que la vaccination avance et que l’on devrait s’en sortir bientôt. Mais, je le répète, le gouvernement aurait dû attendre et nous faire rouvrir pour de bon. Je comprends bien que le gouvernement jongle avec ce virus qu’il ne connaît pas, mais il faudrait peut-être mieux évaluer l’impact sur les entreprises comme nous. Repartir la machine implique de réembaucher des employés, de les former, et des investissements importants pour relancer l’entreprise. On sait que certains de nos employés ont malheureusement manifesté l’intention de se tourner vers autre chose avec cette refermeture. Pas de doute, on est déçus », dit-il.
Une bénédiction de courte durée
Quand les salles de conditionnement ont rouvert leurs portes, les habitués de ces lieux ont accueilli la nouvelle telle une bénédiction pour le bien de leur santé, physique et mentale. « À la réouverture, les deux premiers clients ont ouvert la porte en criant ‘’Merci, vive la santé!’’, et ces mêmes deux clients sont revenus me voir le 7 avril pour me souhaiter bon courage en pleurant. J’ai été témoin de dizaines de témoignages. Des pleurs, des gens en mauvaise condition physiquement, mais surtout, le taux de gens en dépression devient un constat inquiétant. La prochaine fois, il devront vraiment rouvrir, car plusieurs commerces en souffrent et surtout la société », fait part M. Trottier.
« Nos membres ont très bien répondu quand on a rouvert. Les clients étaient présents et respectueux des mesures. Ils reprenaient le beat. C’est sûr que notre clientèle est frustrée comme nous », ajoute le propriétaire du Crunch Fitness.
Éclosion majeure au Méga Gym
L’éclosion massive au Még Gym de Québec, dont le propriétaire est le controversé Dan Marino, a nourri les manchettes au cours des dernières semaines. « Quand j’ai vu ça, je savais que c’était la fin », avoue, dépité, Steve Trottier.
« Il y a eu la mauvaise presse avec ce cas particulier. Il ne faut pas généraliser. La majorité des centres de conditionnement physique au Québec était bien organisée et sécuritaire. C’est comme si on payait le prix pour une personne qui a été moins vigilante. Mais bon, je ne veux pas jeter la pierre non plus, car peut-être que ça aurait pu arriver ailleurs », complète M. L’Estage.
Au sujet de Dan Marino, une chanson intitulée Chest bras Karma a été composée en son honneur et circule sur Internet.