L’Alouette qui fait le printemps

Après un été sans football en raison de la pandémie, le Marievillois Christophe Normand entrevoit cette saison d’un bon œil avec les Alouettes de Montréal.

Il a grandi à Marieville jusqu’à 17 ans et y a fréquenté l’école secondaire Monseigneur-Euclide-Théberge (MET). Il a joué avec les Griffons de l’école secondaire Paul-Germain-Ostiguy (PGO) de Saint-Césaire jusqu’à sa troisième secondaire et a complété ce niveau scolaire avec les Castors juvéniles, jumelant MET et PGO. L’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval a été repêché dans la Ligue canadienne de Football (LCF) par les Blue Bombers de Winnipeg en 2015, là où il a passé trois saisons. Il s’est ensuite avéré un meneur au sein des unités spéciales en 2018, avec les Eskimos d’Edmonton. Acquis par les Alouettes de Montréal en février 2019, le gaillard de 6’2’’ et 238 lb y amorcera une deuxième saison. « J’étais super content et excité de me joindre aux Alouettes. Quand je suis tombé agent libre à Edmonton, la journée même, je signais avec les Alouettes sans hésiter. Ç’a été une sensation partagée par ma conjointe et les membres de ma famille, qui pourront me voir jouer la majorité des parties. Dès que l’équipe m’a signifié son intérêt, c’était fait », se remémore-t-il.

Pas de football en 2020

La LCF ayant écopé en raison du coronavirus, sa saison 2020 n’a pas eu lieu. « Jusqu’au mois d’août, on avait encore l’espoir d’une saison. Je me suis gardé prêt physiquement. J’ai dû me résigner à faire autre chose. J’ai travaillé en rénovation et quand la saison a été officiellement annulée, j’ai voulu être avec les jeunes et coacher. J’ai donné mon nom à l’école MET pour être enseignant et j’ai eu le poste », résume le footballeur.

En enseignement, c’est auprès d’élèves autistes que l’homme a taillé son poste. « Il manquait d’enseignants dans le secteur de l’adaptation scolaire. En tant que preneur de poste, je me suis placé là. J’ai trouvé que c’était une très belle expérience. Ce sont des jeunes qui avancent à leur rythme. Nous étions deux enseignants et nous nous adaptions au niveau de chaque élève. Mon mentor m’a bien guidé. L’approche humaine est différente. Socialement, c’est un beau défi. Aussitôt que tu réussis à les approcher et à entrer dans leur monde, tu crées de beaux liens avec eux », exprime le sportif.

L’après Anthony Calvillo

Après de glorieuses années sous l’ère d’Anthony Calvillo, les Alouettes ont connu un segment moins reluisant. En 2019, l’équipe a redoré son blason en terminant la saison avec une fiche encourageante de 10 victoires et 8 défaites. « Si l’on joue de la façon qu’on le peut, on va connaître une bonne saison 2021. La majorité des joueurs de 2019 sont de retour, spécifiquement en offensive. En défensive, il y a eu un peu plus de mouvement, mais on a signé de gros noms. Aussi, on a beaucoup de Québécois dans l’alignement et au Québec, au football, on excelle. On compte beaucoup de Coupe Vanier et nos programmes sont bien développés », entrevoit le joueur qui a mis la main sur la Coupe Vanier en 2012, face aux Marauders de l’Université McMaster, basée à Hamilton, équipe qui les avait vaincus à cette même finale l’année précédente.

Fin du parascolaire

L’un des sports qui se lient intimement à la scolarité est le football. L’arrêt des activités parascolaires fait en sorte que des milliers de jeunes seront encore privés du sport qui les motive. « Ça doit être difficile sur le moral des jeunes de tous âges. Certains jeunes ne vont à l’école que pour ça, un sport qui te fait aimer l’école. Les jeunes de Marieville, je les ai trouvés très résilients. J’ai voulu coacher, mais la saison scolaire a été coupée de moitié. En septembre, la saison était annulée et réapprouvée, et ça a joué au yoyo plusieurs fois comme ça. Les jeunes venaient aux entraînements et aux matchs. Je salue hautement leur résilience. Pour eux, ça a été très difficile », complète Normand, qui se promet de garder un lien avec l’école.