Le retour au virtuel en alternance

Les élèves de la troisième secondaire de l’école secondaire de Chambly retournent à l’enseignement en virtuel à mi-temps.

Ils venaient tout juste de goûter à une forme de vie scolaire sociale normale. Ce fut de courte durée pour les élèves du deuxième cycle de l’école secondaire de Chambly, qui retournent à l’enseignement virtuel une journée sur deux. « On reçoit cette annonce de façon partagée. Le retour des élèves, c’était positif, mais comme tout le monde, les histoires de variants, ça nous inquiète. On est chanceux, on n’a pas de cas. On est déchirés par rapport à la sécurité et à la santé publique, et au retour des élèves », établit Caroline Gaigeard, directrice de l’école secondaire.

Viennent, avec ce retour à l’alternance, des inquiétudes. « Plus il fera beau, plus ce sera difficile, à distance, de garder l’attention des élèves. On est en réflexion à savoir comment on la maintiendra jusqu’à la fin de l’année. On peut penser aux élèves sur le bord de la piscine en train de suivre des cours. Les enseignants font les efforts de nommer les élèves et leur demander d’allumer la caméra de temps en temps. Certains élèves n’ouvrent jamais leur caméra, car ils ne sont pas obligés de le faire. On essaie de les questionner et de s’assurer qu’ils sont toujours là, mais on le sait que certains font autre chose pendant les cours, par exemple jouer à des jeux vidéo ou se texter sur les réseaux sociaux, c’est immanquable », confie celle qui occupe le poste de direction.

Quand elle souligne le « manque d’attention », elle parle inévitablement de réussite et d’échec scolaire. « Il y a du rattrapage à faire. On a offert un enseignement de qualité et le tutorat est bien parti, mais c’est surtout que l’enseignement à distance, ça fonctionnait quand il faisait froid. Mais l’arrivée du beau temps fait que l’on se demande si certains élèves escamoteront leur fin d’année. »

Fin du parascolaire

L’école secondaire de Chambly se montre dynamique en ce qui a trait à sa vie parascolaire. Alors que cette dernière venait tout juste de reprendre forme, c’est un arrêt abrupt qu’a annoncé François Legault. « C’est une grande déception. Encore, on est déchirés dans nos émotions. À travers la déception des élèves et du personnel impliqué, on comprend la situation », se résigne Mme Gaigeard.

Métier difficile

Enseigner à distance à des adolescents, dont certains n’ont plus la motivation, relève d’une grande volonté de communiquer des connaissances. « On a tous la langue à terre. C’est une année éprouvante physiquement et psychologiquement pour tout le monde, même les parents. On doit jongler avec toutes sortes de réactions tout en maintenant le moral des troupes. On est dans l‘incertitude plus que jamais quant à la sorte de rentrée scolaire que nous vivrons en 2021 », complète la directrice, dont les enseignants en fonction doivent désormais porter obligatoirement le masque.

Présence policière

Alors que les élèves du deuxième cycle amorçaient leur retour à temps plein, le corps policier s’est ajusté. « On a fait un travail de présence accrue dans nos écoles secondaires avec le retour du deuxième cycle à temps plein. Pendant au moins deux semaines, on aura été beaucoup plus présents autour de ces écoles. Quelques jeunes ont reçu des constats d’infraction, mais ça n’a pas été l’hécatombe », exprime Jean-Luc Tremblay, de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent.