Démystifier l’intelligence artificielle
Nuvoola est une entreprise d’intelligence artificielle (AI) basée au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick, dont l’un des bureaux est situé à Chambly. En direct des locaux, le vice-président (VP) de la compagnie en pleine croissance, Jean-Marc Taillon, nous explique pourquoi il ne faut pas craindre l’évolution de cette industrie.
L’entreprise conçoit différents modèles de solutions IA, notamment pour trois marchés ciblés : le milieu manufacturier, celui des affaires et le domaine de la santé. « Nous avons développé une solution de dépistage pour la COVID et aidons notamment dans le secteur des services et soins aux personnes âgées, avec des clients du Nouveau-Brunswick », indique M. Taillon.
Une solution pour dépister
Nuvoola a conçu un kiosque IA qui permet l’interaction humaine avec chaque visiteur dans un milieu donné, l’enregistrement sonore de ses réponses, l’identification de l’individu et la prise de sa température au moyen de caméras. « Nous faisons de la reconnaissance faciale, pour les clients qui le désirent, dans les endroits de haute sécurité, soit des points de contrôle. Cela fait partie de notre offre sans en être le point de mire. Nous n’en faisons aucunement dans les endroits publics », insiste le VP. « On travaille beaucoup avec le temps réel et on aide à prendre une décision. Par exemple, dans le cas d’une solution développée pour les guérites, lorsqu’un camionneur arrive, on voit sa remorque, la plaque, puis on voit ensuite son visage. La solution perçoit et traite toute l’information comme un humain, puis elle dit ‘‘O.K., cette personne est attendue, donc on va la laisser passer’’. »
« L’IA peut être un outil extraordinaire lorsque utilisée pour les bonnes personnes et bien réglementée » – Jean-Marc Taillon
Dissiper les doutes
« Dans le cas de la COVID, le tracking (traçabilité) est important. L’IA, dans le cas qui nous intéresse, permettra d’assurer une constance et une fiabilité, mais aussi d’éliminer tout risque d’exposition au gardien de sécurité, qui n’aura pas à poser lui-même les questions lors de l’étape du dépistage. Avec le kiosque, nous sommes allés plus loin avec la caméra thermique, qui permet de mesurer la température de quelqu’un de façon très précise. Souvent, on entend parler d’appareils laser que l’on achète en magasin, mais ce n’est vraiment pas recommandé, car si envoyé dans l’œil, c’est très dangereux. Avec la caméra thermique, on parle plutôt d’image infrarouge qui, à partir du coin de l’œil, mesure de la façon la plus précise possible notre température. »
Lorsque l’entreprise développe ses modèles IA pour ses clients, elle fait toujours l’effort de se servir aussi du matériel dont ils disposent déjà. « On tente toujours de reprendre du matériel qu’ils ont maximisé dans leurs investissements, comme des caméras. Puis, avec l’IA, on les amène à accélérer et à automatiser leurs opérations tout en réassignant des tâches plus valorisantes aux employés. Il ne s’agit alors pas de les remplacer, mais bien d’optimiser leur travail et de le faciliter. » Questionné à savoir s’il fallait avoir peur de l’évolution de l’IA ou s’il fallait s’attendre à son acceptation par la société, M. Taillon répond que « l’IA peut être un outil extraordinaire lorsque utilisée pour les bonnes personnes et bien réglementée, avec le temps. Comme avec la calculatrice, dont tout le monde se sert aujourd’hui sans s’inquiéter. C’est un outil de travail que l’être humain a bien intégré. C’est le même principe ». M. Taillon raconte que dans les milieux où le souci de sécurité et de contrôle est déjà important, il n’y a pas autant de résistance et les solutions d’IA sont encore plus aisément intégrées.
L’entreprise a du pain sur la planche, puisqu’un important projet de recherche et d’innovation pour le gouvernement fédéral vient de lui être confié en lien avec la sécurité et le sauvetage en mer. Il sera lancé au mois de mai.