Flirter avec la liberté

À l’aube d’une série d’événements marquant le déconfinement annoncé, des marcheurs et groupes d’amis venus pique-niquer près du fort Chambly font le point sur la manière dont ils ont vécu la pandémie et les mesures restrictives anti-COVID, et nous racontent comment ils entrevoient leur été.

Jean-Paul Turbide, 70 ans

« Ma situation à moi est particulière. Je suis d’autant plus affecté par la pandémie parce que ma blonde habite en Floride. Je n’ai pas été capable d’aller la voir, et elle non plus. J’ai trouvé cela bien plate. J’ai vu aux nouvelles que M. Trudeau disait que lorsque 75 % des Canadiens auront été vaccinés, probablement en parlant d’avoir eu les deux doses, on sera capables de rouvrir les frontières. Ce que je n’ai pas aimé, c’est qu’alors que ma blonde a eu ses deux doses du vaccin Pfizer à l’intérieur de trois semaines, ici, on est obligés d’attendre. Moi, j’ai eu ma première dose le 8 mars. Je dois attendre jusqu’au 29 juillet pour voir ma blonde. On va se donner rendez-vous au Mexique pour se retrouver. »

Audrey Lépine (19 ans)

Audrey Lépine (en bas à gauche) : « C’était vraiment plate. On ne pouvait pas sortir, on ne pouvait rien faire, ce n’était pas facile. Je ne pouvais pas voir mes amis et j’étais tout le temps chez moi, alors que moi, j’ai besoin de sortir. Alors c’est sûr que c’était rough (difficile). L’annonce de la levée prochaine du couvre-feu, ça, c’est le fun. On pourra davantage faire ce que l’on veut et il y aura moins de contraintes. On pourra profiter de l’été davantage. En ce qui concerne l’école, le fait de ne pas pouvoir aller en classe nous isolait et c’était plate d’être tout le temps tout seul. Heureusement, maintenant, on a les vaccins, on peut garder espoir grâce à ça et se dire que ça va bien marcher. Moi, je suis déjà vaccinée. »

Marc-Antoine Dufresne (20 ans)

« Je dois dire que je trouve ça difficile depuis le début. Ça fait un an que l’on vit ça. C’est difficile pour le moral, tant sur le plan personnel qu’au travail. Je travaille dans la restauration et c’est assez rough. On manque d’employés, les clients sont désagréables avec nous, il faut gérer la clientèle et insister sur le respect du port du masque, le lavage des mains, etc. Et là, il faut dire que la densité de la clientèle a augmenté par rapport au début de la pandémie. Le monde vient de plus en plus s’acheter à manger. Le couvre-feu a empiré la situation. Certains ne comprennent pas qu’il impose de fermer plus tôt et se présentent au restaurant après l’heure de fermeture. »

 

Raymonde X et Micheline Guimond (72 ans)

Micheline Guimond (à droite) : « J’ai vécu la pandémie assez durement, car j’ai perdu mon conjoint qui était en CHSLD. Je me suis sentie très isolée pendant le confinement. J’ai une fille qui est à Québec. Elle est enseignante et on ne se voit pas, car elle est en contact avec 300 élèves par semaine. Je ne vois pas non plus mes petits-fils. Au moins, je vois mon amie (Raymonde). J’ai aussi une sœur que j’ai pu voir un peu pendant la pandémie, parce que l’on était limités à pouvoir voir une seule personne lorsqu’on vivait seul. Et il faut dire que ce n’était pas autorisé dès le début. On a hâte que ça finisse. Et là, le plan de déconfinement, c’est bien, mais il faudra rester prudents pour ne pas avoir à faire marche arrière. Ça devrait s’améliorer avec l’été. »

Raymonde (à gauche) : « Comme mon amie Micheline, j’ai souffert de la solitude et de ne pas pouvoir voir mes petits-enfants qui demeurent à Sherbrooke. Ça m’a influencée au point de vouloir déménager à Sherbrooke pour me rapprocher d’eux! Je suis à la retraite. Ça m’a amenée à prendre cette décision. »

Yohann, 21 ans

« Le confinement a été dur pour moi, car je travaille de nuit. Je me réveille en soirée et je vais travailler. Donc, c’est difficile de ne pas pouvoir sortir s’amuser. Je mets mon masque seulement pour travailler et y suis habitué, mais sinon, non. On est écœurés pas mal. Avec le déconfinement, ce qui est le fun, c’est la liberté.

Question aux lecteurs :

Et vous, comment entrevoyez-vous votre été ?