Un retour attendu

Un plaisir tenu pour acquis, il y a de cela deux ans, revit depuis aujourd’hui, soit celui de siroter un verre ou de se faire servir une bonne assiette sur une terrasse ensoleillée.

« Enfin, on avait bien hâte!, souffle naturellement Anik Cormier, copropriétaire du Délires et Délices (DD) de Chambly qui, depuis 11 h 30, a fait place à sa clientèle. Nos nouvelles bières d’été sont sorties », déclare celle qui a profité de la fermeture pour brasser à point les bières estivales dont se délecteront les fervents.

Ce n’est qu’un début progressif. Bien qu’ouverte, la microbrasserie ne peut accueillir que 50 % de sa capacité habituelle, soit un peu plus d’une trentaine de clients. Il en va de même pour Michel Beaudoin, propriétaire du bistro Le Vieux Bourgogne (VB), qui voit 60 de ses chaises occupées sur une possibilité de 120. Un chansonnier animera les lieux pour l’occasion.

Réservations

Dès l’annonce de l’ouverture de terrasses, des restaurateurs ont été pris d’assaut par une clientèle trop longtemps sevrée d’espaces sociaux. Celle-ci s’est empressée de réserver sa place au soleil. « Pour nous, c’était premier arrivé, premier servi. Nous n’avons pas pris de réservations », indique Mme Cormier. Elle souligne qu’elle a toutefois vérifié les adresses des clients, car elle ne peut accueillir les gens de Montréal et de Laval. La distanciation sera également une consigne impérative. Au VB, les réservations ont été de mise uniquement pour la réouverture.

« Téter » son alcool

Étant donné que les tenanciers de bar et les restaurateurs seront privés de la moitié de leur clientèle, il est permis de croire que ceux-ci souhaitent un client qui consommera pour la peine. Qu’en est-il de celui qui se prélassera en leur espace en sirotant interminablement sa consommation? « On a eu la réflexion quant à ceux qui viennent sur la terrasse ‘’téter’’ leur bière, mais je dirais qu’en général, les gens viendront manger, consommer et circuler. Personne ne fera exprès pour rester trois heures avec une bière sur la terrasse, mais c’est sûr que l’on ne dira pas aux gens de boire plus », dit Mme Cormier.

« Un client qui ne voudrait prendre qu’une bière ou deux, sans manger, dans un après-midi complet devra laisser la chance à d’autres qui souhaiteraient manger éventuellement », renchérit M. Beaudoin

Personnel de travail

Avec les réouvertures et les fermetures, l’un des plus grands défis pour les commerçants a été la rétention de leur personnel. Plusieurs ont ouvert en déficit de main-d’œuvre. Ça n’a pas été le cas pour le DD. Tout son personnel est de retour, même que deux munitions s’ajoutent à l’équipe. Une dizaine d’employés s’affaireront à satisfaire la clientèle. « C’est un cri d’alarme. La pénurie de main-d’œuvre est criante. Je touche du bois, je suis vraiment chanceuse », considère Mme Cormier. De son côté, Michel Beaudoin cherche encore un peu de renfort en ce qui a trait à la cuisine.