Thomas Simpkin : un coup de patin chirurgical

Thomas Simpkin, patineur de vitesse sur courte piste prometteur, a été récompensé pour son excellence scolaire par la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec (FAEQ). Les rêves de ce Chamblyen sont de participer aux Jeux olympiques, de devenir médecin et d’ouvrir une clinique dans un pays défavorisé.

Comme disait Corneille, « la valeur n’attend point le nombre des années ». Le dramaturge aurait pu s’inspirer des accomplissements de Thomas Simpkin pour écrire ces mots. Ce n’est cependant pas Corneille, mais la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec qui n’a pas eu d’autre choix que de récompenser cet esprit sain dans un corps sain en lui octroyant la bourse d’Atrium Innovations d’une valeur de 2000 $.

Le prix sous le thème Excellence académique récompense un ou une sportive d’élite qui excelle aussi sur les bancs de l’école.

Dans la description de l’athlète de 18 ans, la Fondation note sa qualification pour les Championnats canadiens seniors, réservés aux 32 meilleurs patineurs au pays, alors qu’il n’avait que 16 ans lors de la saison 2019-2020. La Fondation précise qu’il « étudie en sciences de la nature au Collège de Maisonneuve et qu’il a maintenu une moyenne académique de 91 % à la session d’automne ».

Contacté par le Journal de Chambly, Thomas n’a pas manqué de faire un correctif. « Je n’ai pas eu 91 % de moyenne l’an dernier, mais 92 % », explique-t-il.

Bourses en pandémie
À la Fondation de l’athlète d’excellence, le plaisir est palpable de ne pas avoir eu à couper une seule bourse aux étudiants athlètes. « Nous avons été très privilégiés de pouvoir compter sur tous nos partenaires. À la fin de l’année 2021, nous n’avions pas coupé une bourse. Pas un ne s’est désisté et c’est tant mieux, car nos athlètes ont encore plus besoin de nous dans ces moments », a indiqué au journal la médaillée de bronze des Jeux olympiques d’Atlanta en plongeon et directrice des communications et des partenariats de la FAEQ, Annie Pelletier.

Les huit personnes à temps plein n’ont pas manqué d’imagination pour se réinventer afin d’accompagner plus que jamais les jeunes athlètes. « Notre conseillère d’orientation a été très occupée pendant la pandémie pour répondre aux interrogations des athlètes étudiants. Nous avons organisé des Zoom et nos partenaires ont beaucoup aimé ça. Cela leur a permis d’en connaître plus les athlètes et de s’y attacher. »

C’est ainsi que 525 étudiants, sportifs de haut niveau, ont pu bénéficier d’une aide totale de 1,5 million de dollars. Âgés de 11 ans à une trentaine d’années, les récipiendaires ont pu hériter de bourses de 2000, 3000 ou 4000 $ comme Thomas.

Sur le tard
Le patinage de vitesse, ce n’était pas forcément le sport auquel il avait pensé plus jeune, alors qu’il s’intéressait plutôt à la gymnastique. Puis il a pensé se mettre à la natation avant de tomber sur les épreuves de patinage de vitesse durant des Jeux olympiques à la télévision. « J’ai trouvé ça cool. J’en ai parlé à un ami qui voulait tenter l’expérience avec moi, alors voilà comment cela a commencé alors que j’étais en cinquième année. J’en suis maintenant à ma huitième saison. »

Maintenant, il passe en moyenne 25 heures par semaine sur la glace à s’entraîner avec l’équipe nationale, qui partage le même site d’entrainement à Montréal, à l’aréna Maurice-Richard.

Le rêve olympique et médical
« Nous sommes 32 à faire partie du circuit élite et mon objectif est d’entrer dans l’équipe nationale, mais il y a encore plusieurs étapes à franchir. Je ne veux pas me fixer des objectifs inatteignables. Les Jeux olympiques, c’est le rêve de tout athlète, mais il n’y en a que cinq qui peuvent y aller au Canada. »

En attendant, le Chamblyen s’entraîne et l’aide financière de la Fondation est la bienvenue. En effet, même si l’on peut croire que l’équipement pour un patineur est assez minimaliste, la paire de patins à glace doit être de qualité. « Jeune, ce sport est très abordable. Quand on est au plus haut niveau, il nous faut des bottines moulées qui coûtent environ 2 500 $. Il nous faut aussi de bonnes lames qui valent chacune 700 $, et il nous en faut plusieurs. De plus, pour performer, il faut s’entraîner et il est impensable pour moi d’avoir un emploi d’été. Alors tout soutien financier est le bienvenu. »

Au-delà du sport, Thomas caresse l’objectif numéro 1 de devenir médecin. À la suite d’un voyage humanitaire au Nicaragua et au Pérou, il s’est même fixé comme objectif d’ouvrir une clinique médicale dans un pays défavorisé. « En faisant ce genre de voyage, on remet les choses en perpective. Cela m’a ouvert les yeux dans mon besoin d’aider ces gens. J’ai pris conscience qu’en ce qui me concerne, je ne manque de rien. »

Laurent Duvernay-Tardif a montré qu’il était possible d’exceller dans le football tout en étant médecin. Thomas Simpkin pourra montrer le chemin en patinage de vitesse courte piste.