De Carignan au British Vogue

L’entrepreneuse carignanoise Marie-Kristine Brodeur a eu l’honneur de voir ses harnais pour chats et chiens être mis de l’avant dans le prestigieux magazine British Vogue.

Quand la femme de 29 ans a lancé sa compagnie CATSO & CO, travaillant dans la cuisine de son condo, en octobre 2018, elle n’avait aucune expérience en entrepreneuriat. Des bandanas confectionnés à la main pour chats et chiens constituaient son premier produit. Lors du lancement, elle en avait préparé 100 pour le marché. Après deux jours, elle était en rupture de stock. « Je n’avais aucune idée ce dans quoi je m’embarquais. La semaine que j’ai lancé ma compagnie, c’était déjà international », exprime-t-elle, stupéfaite.

« Certains travailleront toute leur vie pour se faire remarquer par les éditeurs du plus grand nom de la mode au monde. » – Marie-Kristine Brodeur

S’étant fait remarquer préalablement à l’aide d’utilisation de hashtags sur Instagram, elle recevait des commandes de partout au Canada, en Europe, en Australie, en Afrique. Toutefois, sans qu’elle ne comprenne trop le pourquoi du comment, le marché ayant le plus réagi à ses produits à travers la géographie énumérée concerne le Royaume-Uni. Après avoir reçu un courriel demandant que CATSO & CO soit présenté dans l’édition du British Vogue paraissant en juin, elle a d’abord cru à un canular, voire une fraude. Puis, se rendant à l’évidence, la jeune femme a pris conscience de l’ampleur de l’accomplissement.

« La phrase que toute entreprise dans le domaine du fashion rêve de pouvoir écrire un jour : ‘’As seen in Vogue Magazine‘’. Certains travailleront toute leur vie pour se faire remarquer par les éditeurs du plus grand nom de la mode au monde », conçoit Mme Brodeur.

« Confort, sécurité et fashion, dites bonjour à CATSO & CO. Basé dans l’Est du Canada, CATSO offre des harnais quatre saisons vraiment trendy et des accessoires faits à la main pour tous les animaux », est-il possible de lire dans le magazine British Vogue au sujet de CATSO & CO. À cet effet, la compagnie de Carignan paraîtra une seconde fois dans le magazine, soit en août, pour ce qui constituera l’édition du mois de septembre. « Être dans le Vogue une fois, c’est fou, mais l’être deux fois, c’est incroyable! », ajoute-t-elle en riant. Depuis sa parution dans le British Vogue, la compagnie, en plus de gagner en notoriété, a vu l’achalandage sur ses réseaux sociaux gagner en volume.

Dans l’œil du dragon

Naturellement, le lien se fait entre l’entrepreneuriat et l’émission Dans l’œil du dragon, série au fil de laquelle différents entrepreneurs présentent leurs idées et inventions à cinq multimillionnaires dans le but que ces derniers investissent dans leurs projets. « C’est dans mes plans d’y passer, sauf que je suis extrêmement anxieuse. Quand j’ai lancé ma compagnie, c’était thérapeutique et pour m’aider à gérer cette anxiété. Je suis stressée de parler devant un groupe, mais je me dis que je dois vraiment y aller l’année prochaine », évoque celle qui vit à Carignan depuis sept ans. Elle situe la valeur de l’apport qu’un dragon pourrait apporter à sa compagnie non pas dans un cadre financier, mais plutôt en guise de mentorat d’affaires.

À sa première année, Marie-Kristine Bordeur déclare avoir vendu pour 50 000 $, la seconde, pour 65 000 $, et, cette année, à la mi-parcours, elle totalise jusqu’à maintenant 40 000 $ de ventes. Réinvestissant continuellement tous ses profits dans la compagnie, elle affirme ne pas s’être payée encore à ce jour. Aujourd’hui, la femme d’affaires a un entrepôt basé à Chambly. En atelier, selon la saison, une équipe variant de trois à sept couturiers y confectionnent ses produits.