La paroisse de Marieville en péril

Si d’importants investissements financiers ne surviennent pas, la fabrique de Marieville pourrait bien devoir fermer ses portes aux fidèles.

Le bâtiment nécessite des travaux estimés à près de 500 000 $ pour la prochaine année. D’autres réparations pour l’ensemble du bâtiment s’imposeront aussi d’ici une dizaine d’années. En ce sens, il faudra prévoir 1 million de $ supplémentaires. Le périmètre de sécurité s’est agrandi, jusqu’à empiéter sur la rue Du Pont. Après bien des examens, des évaluations et un suivi par des professionnels, la conclusion est que la structure de l’église centenaire se porte bien. Toutefois, le revêtement de pierre s’avère hautement préoccupant, particulièrement en ce qui concerne la façade. Ce sont donc des dépenses totalisant 1,5 million qui attendent la fabrique au fil de la prochaine décennie.

1 500 000 $ C’est la somme que coûteraient les rénovations de l’église dans la prochaine décennie.

Devant l’état de dégradation avancée de la façade, et en tenant compte d’autres chantiers en cours ou à venir, la Ville ne souhaite pas, du moins pour le moment, investir des deniers publics pour l’église. « La Ville de Marieville n’a été informée que très récemment de l’état de dégradation avancée du revêtement extérieur de l’église et ne peut, à ce moment-ci, assumer les coûts importants reliés à l’entretien immédiat du bâtiment en raison de ses nombreux projets déjà en cours et afin de respecter son budget », exprime la Ville. Celle-ci n’exclut cependant rien à moyen terme, advenant que la situation se prolonge. La fabrique ne peut pas non plus espérer de subvention gouvernementale, puisqu’elle n’est pas classée patrimoniale.

Éloi Giard, l’abbé des lieux, a envoyé aux paroissiens une lettre afin de sonder leur intérêt si une forme de levée de fonds prenait place pour sauver le lieu de culte. Au moment d’écrire ces lignes, sur 5 084 envois, environ une quarantaine de personnes ont répondu par voie téléphonique ou électronique. Avec la place moins présente que prend la religion actuellement, contrairement aux générations antérieures, n’est-ce pas le sort réservé aux églises que de vivre un abandon de plus en plus collectif? « On regarde ce qui se passe dans les autres paroisses et nous ne sommes pas seuls à vivre cette problématique. Qui va acheter ça au prix, une église? Le conseil de la fabrique évaluera toutes les avenues afin de prendre la meilleure décision possible », mentionne Ghyslaine Bédard, responsable à l’administration de la fabrique.

La somme de 500 000 $ représente un montant colossal à regrouper pour l’église. Son avenir est compromis plus que jamais et Mme Bédard parle de devoir se départir de la fabrique. Hors pandémie, ce sont une centaine de paroissiens qui se massent tous les dimanches à la messe de la fabrique de Marieville.