Plus d’hospitalisations, mais moins d’infirmières…
En date du 9 septembre, on rapportait une hausse de 20 hospitalisations au Québec, représentant une plus forte croissance que les jours précédents, pour un total de 198 admissions, dont 90 % étaient concentrées dans le grand Montréal. Parmi les malades, 70 étaient en soins intensifs.
Déjà au début de la rentrée scolaire, avec des taux d’occupation à Pierre-Boucher de 214 % et de 130 % à l’Hôpital du Haut-Richelieu, la situation avait été désignée « critique » aux urgences de la Montérégie, et dénoncée par les syndicats professionnels, dont la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ-santé).
Aujourd’hui, les syndicats s’attendent à ce qu’un stress supplémentaire perturbe davantage le réseau.
« (…) nous aurions aimé que le gouvernement fasse ses devoirs et présente un plan, crédible, pour faire face à la situation (…) » – Robert Comeau
Un exode de personnel appréhendé
D’ici le 15 octobre prochain, ce sont tous les intervenants de la santé et des services sociaux qui devront avoir été vaccinés.
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) s’est dite « inquiète » des effets qu’aura cette décision. Estimant que des milliers de salariés non vaccinés seront renvoyés à la maison, elle met le Québec en garde contre les « bris de services » qui seront occasionnés. « L’organisation syndicale est aussi consternée que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, n’ait pas évalué l’impact de ce manque de main-d’œuvre sur une surcharge de travail qui atteint déjà des niveaux inégalés, accentuant ainsi l’exode du personnel vers le secteur privé. » Le président par intérim de l’APTS, Robert Comeau, ajoute que « ce sont les milliers de salariés vaccinés qui vivront l’enfer à cause du manque de personnel dès le 15 octobre prochain ».
Le syndicat redoute un manque de personnel, notamment « en santé mentale, dans les centres jeunesse, dans les salles d’imagerie médicale, dans les laboratoires, pour ne nommer que quelques secteurs d’activité. Que fera-t-on lorsqu’il n’y aura personne pour traiter un signalement à la DPJ ou pour prendre soin d’une personne dépressive? Combien de mois une femme devra-t-elle attendre pour passer une mammographie afin de dépister un cancer potentiel? C’est pour cela qu’avant d’annoncer une mesure aussi drastique, nous aurions aimé que le gouvernement fasse ses devoirs et présente un plan, crédible, pour faire face à la situation », de conclure Robert Comeau.
En attendant, le CISSS de la Montérégie-Centre rappelle que pour soulager le système, dans un contexte de fort achalandage dans ses urgences, « si votre état de santé n’est pas urgent, il existe plusieurs solutions simples et rapides pour vous aider à faire face à un problème de santé mineur ou à une infection. Plusieurs ressources alternatives peuvent aider à soigner ou fournir des conseils sur différentes questions relatives à la santé ». Parmi ses propositions, il suggère « d’appeler Info-Santé 811, de consulter le Portail santé mieux-être, de voir son médecin de famille, si tant est que l’on en ai un, de s’adresser à un pharmacien ou à une clinique sans rendez-vous ».