Le récit fascinant des îles du Richelieu
L’historien et auteur Réal Fortin présente son plus récent ouvrage, Histoire des îles du Richelieu, un volume riche de faits historiques, de contes et légendes qui vous feront redécouvrir les îles de votre région.
Il s’agit de la 34e publication de l’auteur, historien et ancien professeur de français et de théâtre, également musicien à ses heures. Il s’intéresse depuis des années aux événements marquants ayant ponctué l’histoire de la rivière Richelieu, celle qui, comme il nous le rappelle, coule sur environ 130 kilomètres, traverse 16 anciennes seigneuries et d’où surgissent vingt-huit îles et îlots formant inclusivement cinq archipels.
Un recueil de trésors insoupçonnés
Au début du mois, M. Fortin a choisi l’endroit qui se prêtait le mieux au contexte pour y tenir le lancement de son livre, le bateau des croisières Pierre-Lemoyne-D’Iberville. Mais c’est dans une cabane, adjacente à sa maison et servant d’atelier de reliure à sa femme et lui, que l’homme aux multiples talents a reçu le journal pour parler de son hommage aux trésors des îles.
« On peut raconter l’histoire du Québec à partir de la rivière Richelieu. » – Réal Fortin
« Ce que j’aime le plus, c’est faire de la recherche en histoire. Ce qui m’attire, c’est plus la rivière Richelieu que Saint-Jean ou Chambly, car c’est l’histoire nationale qui m’intéresse le plus. J’ai découvert que l’on avait une histoire des plus riches au Québec, et des événements nationaux, les patriotes, le dernier combat de l’histoire de la Nouvelle-France à l’Île-aux-Noix, dont je parle dans le livre. On peut raconter l’histoire du Québec à partir de la rivière Richelieu. »
Un contenu pour tous les goûts
Le livre illustré, de 282 pages, promet de sensibiliser aux réalités environnementales et scientifiques qui s’imposent, au rôle écologique des îles et à la précarité de la flore et de la faune. Sont mentionnées au passage les espèces en voie de disparition, tel que le chevalier cuivré, en l’honneur duquel l’auteur a pris le soin de raconter la légende qui veut que le patriote et pêcheur, Charles-Eusèbe Nicholas, ait été sauvé par ce poisson, aux écailles comparables « aux armures métalliques des chevaliers du Moyen-Âge », avant de se jeter dans les eaux vives du Richelieu.
« Le lecteur découvrira l’origine des îles qui portent des noms énigmatiques (île du Sang, île Hôpital, île aux Têtes). Il plongera au fond de la rivière pour examiner les nombreuses épaves qui gisent autour de l’île Ash. Il saura ce qui a poussé une dame de la noblesse à vivre seule sur l’île Langevin, qui deviendra, plus tard, un refuge pour les envahisseurs britanniques et révolutionnaires américains atteints de la petite vérole ou de la dysenterie. Il sera témoin des moindres détails du dernier combat de l’histoire de la Nouvelle-France, qui a eu lieu à l’Île-aux-Noix. Il se questionnera sur le sort de la pierre tombale d’un ancien maire d’Albany qui a été enterré sur l’île Fryer, où ont campé plusieurs militaires français et guerriers autochtones. Il apprendra l’histoire des premiers habitants des îles Sainte-Thérèse, Demers, aux Lièvres, Goyer et Deschaillons. »
De la recherche aux trouvailles
M. Fortin admet en avoir lui-même énormément appris sur les îles au travers de ses recherches, car Histoire des îles du Richelieu est aussi et surtout le produit d’un travail acharné, d’heures passées avec deux amis à étudier au peigne fin les archives nationales, à reconstituer les faits, à recouper les événements et à faire des liens. La Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, auprès de laquelle il s’implique et pour laquelle il donne des conférences mensuelles, lui aura aussi été d’un grand soutien.
« J’ai été accueilli à bras ouverts à la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, entre autres par son ancien président, Paul-Henri Hudon, qui m’a d’ailleurs donné un bon coup de main pour ce livre, car il y a des recherches qui sont parfois compliquées, et je suis moins fort en géographie. Il faut toujours que j’aie une carte sous les yeux! »
En abordant l’histoire des îles du Richelieu, M. Fortin s’est dit « surpris de découvrir que les gens connaissaient peu ou pas le nom des îles de leur région immédiate », constatant aussi que plusieurs îlots n’ont pas encore un toponyme officiel pour les identifier. « Si certaines, comme l’Île-aux-Noix et l’Île-aux-Têtes, sont assez connues, d’autres, souvent habitées, n’ont jamais encore été étudiées, même si elles recèlent une riche histoire. »
Le livre est disponible en librairie, ainsi qu’à la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly en quelques exemplaires.