Un boycott diplomatique pour les Jeux olympiques de Pékin 2022
Les représentants diplomatiques canadiens boycotteront les Jeux olympiques (JO) de Pékin de 2022 en raison des violations des droits de l’homme par la Chine.
L’hypothèse que certaines délégations n’envoient pas leurs athlètes a été soulevée. « Je trouve que les athlètes représenteraient un moyen facile pour que les politiciens aient l’air de faire attention aux autres nations. Ça ne ferait que bien paraître les politiciens », mentionne Rachel Leblanc-Bazinet, une Richeloise ayant participé aux JO de 2021 à Tokyo.
« Les JO ont été créés en sorte de drapeau blanc pour justement ne pas y lier la politique. Ça a du sens que le boycott s’adresse aux représentants diplomatiques. Ça ne respecterait pas le concept du drapeau blanc que d’imposer le boycott aux athlètes », établit la boxeuse chamblyenne Myriam Da Silva-Rondeau. Celle-ci ajoute « qu’avec le temps, on a malheureusement joint la politique à la chose ».
« Je trouve que les athlètes représenteraient un moyen facile pour que les politiciens aient l’air de faire attention aux autres nations. » – Rachel Leblanc-Bazinet
Rachel Leblanc-Bazinet parle de la vision qu’ont les gens envers les athlètes. « Les gens ne comprennent pas nécessairement c’est quoi l’ampleur d’être un athlète. Pour certains, c’est juste un hobby. Pour la majorité des gens, ce n’est pas particulièrement important, les Olympiques », dépeint l’haltérophile.
Le boycott diplomatique des Jeux olympiques d’hiver de Pékin a été annoncé mercredi dernier par le premier ministre du pays, Justin Trudeau. Le Canada se joint aux États-Unis, au Royaume-Uni ainsi qu’à l’Australie à titre de pays posant le même geste.
Un pays sécuritaire
La joueuse de tennis chinoise Peng Shuai avait disparu après avoir accusé d’agression sexuelle, sur les réseaux sociaux, l’ancien vice-premier ministre Zhang Gaoli. La vedette sportive était réapparue lors d’un appel vidéo entre celle-ci et le président du Comité international olympique (CIO). « C’est vraiment heavy. Je dirais que les athlètes, peu importe le pays, on est tellement pas protégés. Il y a plein de choses qui se passent par en dessous. On l’a vu dernièrement, les cas d’agressions sexuelles dans différents sports. Et les coachs sont toujours protégés. Oui, je suis dans le bon pays, sauf qu’il ne faut pas oublier que les athlètes sont souvent jetés dans la gueule du loup », met en lumière Rachel Leblanc-Bazinet. Bien qu’elle soulève « deux cas d’agressions sexuelles au Québec, subies par des haltérophiles mineures », personnellement, la Richeloise n’a jamais vécu ce genre de comportement. Elle soulève que dans les deux cas, les athlètes n’ont pas eu l’aide des fédérations averties et ont dû elles-mêmes entamer les démarches au criminel.
L’après Jeux olympiques
De retour depuis le mois d’août dernier, les deux olympiennes vaquent à leurs occupations. Rachel Leblanc-Bazinet avait des blessures à soigner, qu’elle s’était infligées au cours de la dernière année. « Ça a été pénible, mon retour de JO. Mentalement, je vais beaucoup mieux. Je devais compétitionner en janvier, mais la compétition vient d’être annulée. Je vais donc continuer à me guérir », dit-elle.
De son côté, la boxeuse Miriam Da Silva-Rondeau est dans ce qu’elle nomme « le processus de relance ». Elle devrait participer à une compétition en janvier, puis suivront les différents championnats nationaux et internationaux sur les divers parcours.